1 à 2 % de la population (les hommes autant que femmes) souffriraient d’accès maniaco-dépressifs. Dans les formes les plus graves, cette maladie empêche une intégration socio-professionnelle, entraîne une désocialisation et d’importantes dépressions pouvant aller jusqu’à la tentative de suicide.
Les troubles bipolaires persistent généralement plusieurs années, parfois même à vie. Ils peuvent s’atténuer ou au contraire s’aggraver avec le temps. Les épisodes de dépressions se manifestent par une tristesse, une irritabilité et une perte d’émotion. Ils peuvent durer six à douze mois s’ils ne sont pas pris en charge. A l’inverse, pendant les phases maniaques ou hypomaniaques (manie de faible degré), le patient se sent euphorique, particulièrement heureux sans raison apparente et hyperactif. Il peut se mettre en danger par des situations à risque à cause de l’altération de son jugement. Ces phases maniaques durent de quelques jours à six mois sans traitement.
Entre ces deux accès, le patient se sent normal, d’humeur euthymique. Le nombre d’accès maniaco-dépressifs, leur nature et leur sévérité sont très variables selon les personnes, chacun vivant sa maladie d’une manière différente.
Un traitement médicamenteux est prescrit et administré pendant les crises. En cas d’épisode dépressif, on préconise les anxiolytiques et antidépresseurs. Pendant les épisodes maniaques, le patient prendra plutôt des sédatifs neuroleptiques, des hypnotiques et/ou des thymorégulateurs.
En dehors des crises, les thymorégulateurs, dont le lithium, sont d’ailleurs utilisés pour prévenir le risque de rechute. Le divalproex de sodium et la carbamazépine sont aussi employés en tant que stabilisateur de l’humeur. Enfin, les électrochocs agissent sur les troubles de l’humeur les plus graves, autant de dépression que de manie.
Le traitement des troubles bipolaires ne s’arrête pas aux médicaments. Des séances de psycho-rééducation sont souvent proposés, pour apprendre au malade à vivre avec sa maladie, ainsi que de conseiller ses proches, qui se retrouvent souvent démunis. En effet, l’entourage est un facteur prédominant dans l’amélioration des troubles bipolaires, s’il se montre disponible pour le patient. Le rétablissement passe par une réintégration sociale et professionnelle, que les proches peuvent faciliter, avec l’aide de psychologues et d’assistants sociaux le cas échéant.
De nombreuses techniques existent pour gérer la maladie. Elles passent par une gestion du stress (qui peut déclencher les troubles), la reconnaissance des signes avant-coureurs, une gestion des relations personnelles, etc. Des conseils hygiéno-diététiques doivent également être suivis : l’exercice physique régulier, un régime alimentaire sain et un sommeil efficace participent à réduire les accès maniaco-dépressifs. A l’inverse, l’alcool, les drogues et l’isolement sont des facteurs déclenchants.
Texte : sb / esanum
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