Il existe trois types de vitiligo:
Ils apparaissent sur un terrain génétiquement prédisposé, mais peuvent être consécutifs d’un facteur déclenchant comme un stress physique (coup de soleil, frottement, exposition à des produits chimiques,…) ou psychique. Beaucoup de médecins ne traitent pas la maladie correctement, car ils la considèrent comme un problème esthétique impossible à soigner. Pourtant, des moyens thérapeutiques existent déjà afin de la corriger sans la guérir pas. Plus ces derniers sont mis en place tôt, plus le taux de réponse aux traitements augmente.
Plusieurs possibilités s’offrent aux patients afin de traiter cette maladie : par exemple la repigmentation, qui vise à stimuler la production de mélanocytes encore présents. Elle associe l’application cutanée de crèmes à base de dermocorticoïdes ou de tacrolimus ainsi que la phytothérapie en cabine ou naturellement. Les résultats sont là : on repigmente le visage 7 fois sur 10, le corps 1 fois sur 2, et les coudes 1 fois sur 3. C’est malheureusement plus difficile pour les mains et les pieds et c’est un traitement plus long : 6 à 24 mois.
La photo-chimiothérapie par la méthode PUVA combine l’exposition de la peau aux rayons UVA et la prise (par voie orale, topique ou sous forme de bain) de psoralène, une substance qui augmente la sensibilité de la peau aux rayons. Le camouflage par les cosmétiques est lui aussi fréquent. Les malades utilisent alors les cosmétiques pour le contour des yeux, là où la peau est sensible et ne supporte pas forcément des traitements lourds. Dans de très rares cas, les patients peuvent avoir recours à des traitements de dépigmentation pour une apparence plus uniforme. C’est ce qu’aurait subi Mickael Jackson !
Enfin il existe un traitement chirurgical qui consiste en la greffe mélanocytaire. Elle est en train de se développer et consiste à injecter dans les zones décolorées des mélanocytes prélevés sur une partie de la peau intacte, et mise en culture.
Jusqu’à aujourd’hui, les causes et les mécanismes moléculaires responsables de cette dépigmentation restent inconnus mais ils sont de mieux en mieux compris. Les interactions entre mélanocytes et certains lymphocytes libèrent un cocktail de cytokines qui finissent par détacher les mélanocytes des autres cellules de l’épiderme. Les scientifiques ont pu également constater que La E-cadhérine, est aussi moins exprimée chez ces malades. D’autres molécules semblent également participer au développement de la maladie et pourraient devenir de nouvelles cibles thérapeutiques. En effet, on retrouve les interleukines (6, 8 et 17) et l’interféron, TNF, une molécule essentielle à la communication intracellulaire, ou encore Jak», une cytokine.
Une étude récente a d’ailleurs montré que le ruxolitinib, prescrit pour une maladie hématologique, et le tofacitinib, dans le traitement de l’arthrite rhumatoïde, avaient amélioré la repigmentation en agissant sur Jak. Une autre étude a également montré chez l’animal que l’interféron gamma, attire les lymphocytes s’attaquant aux mélanocytes.
Toutes ces études montrent des résultats intéressants pour lutter contre cette maladie, mais qui demandent à être reproduits chez un plus grand nombre de patients. Alors, à quand le médicament chez l’homme ?
Texte : esanum / ep
Photo :Olena Gorbenko / Shutterstock