En effet, le SIDA signifie : Syndrome de l’Immunodéficience Acquise,il se déclare donc lorsque le VIH a eu le temps de faire son oeuvre et suffisamment affaibli l’organisme. Le traitement antirétroviral (ARV) est le traitement recommandé à toute personne vivant avec le VIH, s’il est efficace il permet de prévenir la transmission du VIH à son partenaire sexuel. Il est important de mesurer régulièrement la charge virale (CV) afin de connaitre l’efficacité du traitement ARV. Une CV indétectable atteste du succès du traitement : le virus est absent (ou presque) du sang. Dans le cas contraire la présence de virus dans le sang a plusieurs significations : le malade est porteur d’une IST (Infection Sexuellement Transmissible) (dans ce cas la CV est temporairement élevée) ou alors il y a un début d’échappement viral, ce qui implique un changement de traitement. La mesure fréquente de CV est donc nécessaire au maintien en bonne santé du malade. La détection précoce du virus est par conséquent primordiale pour garder l’évolution du virus sous contrôle.
Il est aussi très important de mettre l’accent sur la prévention, celle-ci passe d’une part par des rapports sexuels protégés et un dépistage régulier surtout en cas de changement de partenaire. Entre 2001 et 2010 le taux d’incidence mondial du SIDA est passé de 9,710 à 3,905. Une baisse non négligeable mais les chiffres restent encore inquiétants et motivent la prévention : ils faisaient état de 160 000 personnes séropositives ou malades du SIDA en 2011 en France. En 2013, 6200 personnes ont découvert leur séropositivité. Parmi eux, 39% ont bénéficié d’un diagnostic dit “précoce”, un stade de primo-infection, tandis que 25% ont été diagnostiqués à un stade tardif. La pose du diagnostic à un stade précoce permet la mise en place rapide du traitement ARV. Par ailleurs, environ 1200 personnes ont développé une pathologie inaugurale du SIDA et 84% d’entre elles n’avaient pas bénéficié de traitement antirétroviral. Ce qui signifie que le dépistage s’est fait tardivement. Les chiffres permettent de mettre en évidence que certaines populations sont plus touchées que d’autres. Ainsi, les hommes ayant des rapports homosexuels sont les plus concernés, les personnes étrangères contaminées par rapports hétérosexuels sont elles aussi particulièrement touchées par le virus. Il ne faut bien sûr pas oublier que tout un chacun, qui ne se protège pas peut être contaminé par le virus.
Il existe depuis 1989, en France, un Conseil National du SIDA (CNS). Il est composé de 24 membres spécialistes du VIH/Sida. Organe consultatif indépendant, il émet des avis et recommandations sur toutes les questions qui peuvent être en rapport avec le virus. Au-delà de cela il participe à la réflexion sur les politiques publiques et veille à ce que les principes éthiques fondamentaux et les droits des personnes soit respectés. Ce conseil permet une surveillance constante de l’évolution du virus sur le territoire français et rend possibles les politiques de prévention et traitements. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, l’Institut de veille sanitaire rend chaque année publiques des données actualisées sur l’infection à VIH ainsi que sur les IST. Des données qui permettent de mesurer l’impact des campagnes de prévention et d’ajuster les politiques mises en place. La COREVIH, Coordination Régionale de lutte contre l’infection à VIH mise en place par les ARS témoigne de l’engagement national dans la lutte contre le VIH.
Le VIH est donc en France comme dans le monde une menace prise au sérieux et si son éradiation est loin d’être une réalité, les efforts en matière de prévention et traitement sont un maintenir. Un jour peut-être, un vaccin sera découvert…