Des 35 millions de séropositifs comptés dans le monde, environ 3,2 millions seraient des enfants de moins de 15 ans selon le “Gap Report” de l’UNAIDS. La transmission est verticale, c’est à dire de la mère à l’enfant pendant la période périnatale, à savoir la grossesse,la naissance ou l’allaitement. Elle peut être souvent contrée avec la mise en place d’une thérapie antivirale, une naissancesurveillée et un renoncement à l’allaitement.
Le premier oubli mis en lumière par le rapport a lieu avant la naissance des enfants concernés : en 2013 seuls 44% des femmes enceintes originaires des pays les plus touchés par le virus auraient été testées. Certes il y a des progrès chez les patientes les plus jeunes; le taux de transmission de la mère à l’enfant ainsi que le taux de mortalité chez les enfants infectés ont diminué au cours des dernières années : en 2013 on comptait environ 240 000 nouvelles infections d’enfants, alors que les chiffres de 2012 faisaient état de 580 000 infections. La même année 610 000 enfants sont morts du Vih/Sida selon l’OMS, en 2013 le chiffre est tombé à 190 000 décès.
Cependant le développement de solutions thérapeutiques pédiatriques reste à la traîne. Ce sont surtout les enfants de moins de 15 ans qui sont concernés. En effet, l’approvisionnement en médicaments vitaux est bien plus mauvais que celui des adultes. À l’échelle mondiale, seul un enfant sur quatre a accès à une thérapie anti-rétrovirale. Chez les adultes, 40% y ont accès. Le marché restreint, fortement fragmenté et incertain en matière de formule de thérapie antirétrovirale pour les enfants sont à la base de ce phénomène. Il existe moitié moins de traitements agréées pour les enfants que pour les adultes et les croisements entre ceux qui existent sont nombreux. Le marché quant à lui renforce une confusion déjà existante. Par ailleurs, la faible quantité d’enfants séropositifs dans les pays à forts revenus et le peu de commandes ne contribuent pas à l’attrait économique des traitements. Du coup, la concurrence est faible, le choix l’est tout autant et les prix sont élevés.
Ces dernières années, des projets tels que UNITAID et la Clinton Health Health Acces Initiative (CHAI) se sont tournés vers le problème, avec des succès certains, tels que la baisse du nombre de nouvelles infections. Paradoxalement, cela conduit maintenant à de nouvelles difficultés: le marché continue de diminuer. En 2011, le groupe de travail pédiatrique “Pediatric ARV Procurement Working Group” a été formé. Grâce à la connexion de différents acteurs, le groupe travaille à une meilleure coordination en matière de recherches, production et approvisionnement de médicaments antirétroviraux afin d’assurer durablement la prise en charge des enfants malades. Cela laisse espérer que la lacune actuelles sera à l’avenir comblée.