On ne peut plus “balayer d’un revers de main” les préoccupations des Français, a souligné la ministre lors d’une conférence de presse.
Depuis plusieurs années, un mouvement de défiance vis-à-vis de la vaccination s’est en effet développé en France, a-t-elle relevé en présentant son plan d’action “pour une rénovation de la politique vaccinale”, basé sur les recommandations du rapport de Sandrine Hurel, ancienne députée.
La coexistence historique – et mal comprise – de vaccins obligatoires et recommandés alimente les doutes des Français, ainsi que les pénuries de vaccins.
Cette concertation citoyenne, menée sous la houlette du Pr Alain Fischer, professeur d’immunologie pédiatrique, vise à les “écouter” et “comprendre leurs réticences”. L’objectif sera de formuler, “dès décembre 2016”, des propositions sur l’évolution de la politique vaccinale et notamment le maintien ou non des vaccins obligatoires.
Malgré une situation globale satisfaisante en matière de vaccination, il y a des “signes préoccupants”, a relevé la ministre, évoquant notamment les “inquiétudes” des professionnels de santé “face à la baisse de la vaccination chez les nourrissons et à la résurgence régulière de cas de rougeole”.
Le plan d’action prévoit aussi de lutter contre les problèmes d’approvisionnement en obligeant les laboratoires qui produisent les vaccins inscrits au calendrier vaccinal à mettre en place des plans de gestion des pénuries, notamment en constituant des stocks réservés à la France. Des obligations assorties de sanctions en cas de non-respect.
“Se vacciner, c’est un droit individuel, mais c’est aussi un devoir collectif. Se vacciner, c’est se protéger, mais c’est aussi protéger les autres et en particulier les plus fragiles”, a souligné la ministre.
La concertation citoyenne sera organisée en trois temps. Dès mars, une plateforme web recueillera les contributions du public, des professionnels, associations et institutions.
A partir de mai, trois jurys, composés de citoyens, de professionnels de santé et d’experts scientifiques, analyseront ces contributions. Un débat public est prévu en octobre, et les propositions du comité d’orientation sont attendues en décembre.
Texte et crédits photos : AFP