Mais les recherches sont pendant longtemps restées sans succès et les chercheurs ont dû à de nombreuses reprises réprimer leur optimisme. C’est surtout le fort taux de mutation du virus qui représente des difficultés pour les scientifiques. Le virus et le système immunitaire se font la course; course au cours de laquelle, le virus a toujours un pas d’avance sur le corps, car il produit de nouvelles variantes. Lorsque le corps a contre-attaqué le virus originel, une nouvelle série de virus, à laquelle la réponse immunitaire ne répond pas ou peu, s’est développée.
En 2009, l’étude thaïlandaise RV144 a apporté des résultats prometteurs. Cet essai se basait sur deux vaccins combinés : le AIDSVAX et l’ALVAC. Les résultats ont fait état d’une diminution d’environ 31% du risque d’infection. C’est maintenant une équipe de chercheurs sudafricains qui s’intéresse à cette approche. En comparaison à l’étude thaïlandaise, l’étude HVTN097 a fourni des résultats 25% plus performants (type B).
Le prochain essai prévu est intitulé HVTN100 et permettra de tester un virus mis au point pour combattre la forme la plus commune du virus en Afrique du Sud (type C). En janvier 2015, le vaccin sera testé sur 200 participants. Si les résultats sont aussi probants que les essais précédents, des essais cliniques sur des milliers de volontaires pourraient alors rapidement être mis en place. Selon le docteur Glenda Gray, du South African Medical Research Council, un vaccin protégeant ne serait-ce qu’à 50% aurait de grandes chances d’être autorisé par le gouvernement.
Les chercheurs se concentrent sur les „brodaly neutralising antibodies“, c’est à dire les anticorps. Ces derniers sont efficaces contre une multitude de variantes mutantes du virus. Ces derniers voient certes le jour chez de nombreux contaminés au fil de la maladie, mais toujours à un moment où le virus s’est cultivé. Si l’on était capable d’amener le système immunitaire à produire ces anticorps avant l’infection, alors le corps aurait une longueur d’avance sur le virus et serait ainsi protégé contre l’infection par certains types de virus.
Grâce à la vaccination répétée cet objectif est peut-être atteignable. Cela demande cependant un effort organisationnel et financier ainsi qu’un investissement en terme de temps. En conséquence, cette solution est tout sauf une solution de masse expliquait Dr. Michael Moody de l’université Duke Université en Californie du Nord lors de la conférence de la recherche pour la prévention. À cela s’ajoute un autre problème, qui préoccupe les chercheurs : seule une partie des vaccinés réagit de manière souhaitée. Ce qui pourrait signifier que l’efficacité du vaccin dépend en trop grande partie du génotype du vacciné. Ce qui signifierait que les résultats très prometteurs ne seront pas forcément généralisables.