Lors de la conférence de presse organisée pour présenter les résultats du vaccin testé sur 48 séropositifs, Corinne Treger la présidente de Biosantech a expliqué: “J’ai besoin d’argent, j’ai envie que quelqu’un prenne le relais”.
C’est aux journalistes et non à la communauté scientifique, que l’essai a été présenté. Il n’a pas non plus été publié dans une revue médicale, comme c’est normalement la règle, ont font remarquer plusieurs scientifiques.
Le vaccin a été mis au point par le docteur Erwann Loret, chercheur au CNRS à l’Université d’Aix- Marseille, qui a cédé le brevet à la société Biosantech. Il cible la protéine Tat, produite par le VIH. La molécule a pris le nom de TAT Oyi, en référence à un patient gabonais résistant naturellement au VIH et chez qui cette protéine était capable de générer une bonne réponse immunitaire. C’est après des tests encourageants menés sur des animaux, que des essais cliniques ont été menés chez l’homme à partir de 2013 à l’hôpital de la Conception à Marseille.
Selon le directeur scientifique de Biosantech, Jean de Mareuil, l’essai permet de montrer l’absence de toxicité de la protéine Tat Oyi utilisée dans le vaccin thérapeutique et de découvrir à quelle dose le vaccin était le plus efficace.
A la dose la plus efficace (33 microgrammes), précise-t-il, le vaccin a permis à 4 patients sur 12 de baisser leur charge virale (quantité de virus dans le sang) à une dose “quasi indétectable” un mois après l’arrêt du traitement de trithérapie. Ce résultat a toutefois été présenté comme “non significatif” en raison du petit nombre de personnes incluses dans l’étude.
Actuellement le seul traitement disponible est la trithérapie, et son arrêt entraîne chez la très grande majorité des séropositifs un retour à la charge virale initiale en l’espace de 15 jours à un mois.
Texte : AFP / pg