Selon la revue The Lancet qui publie les résultats de l’étude, les enfants seraient désormais un peu mieux protégés contre le paludisme même si cela reste très limité notamment concernant les plus jeunes. C’est justement à la veille de la journée mondiale contre le paludisme, une maladie transmise par les moustiques porteurs du virus nommé le Plasmodium, que ce vaccin a été présenté comme un nouveau moyen de prévention dans les zones les plus touchées. Celui-ci, pour être efficace, est bien à combiner avec d’autres moyens de contrôle tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide, de l’insecticide seul, des traitements…
Bien qu’encore limité dans le temps, ce nouveau traitement est actuellement le plus efficace pour combattre la maladie. Il pourrait être commercialisé car il a atteint le stade 3 des essais cliniques, une condition nécessaire à sa mise sur le marché. Le vaccin du laboratoire GSK doit cependant encore être examiné par l’agence européenne du médicament et approuvé par l’ Organisation Mondiale de la Santé avant toute diffusion. Le “RTS,S” a pu être testé sur 15 000 enfants et bébés vivant sur dix-sept pays africains et pour quelques uns d’entre-eux, cette injection fût un rappel à la première administrée, il y a 18 mois. C’est cette seconde administration qui semblerait être plus efficiente et, sans cela, le vaccin ne serait d’aucun effet contre le paludisme. Les résultats de cette campagne ont révélé une protection de 32 % contre les formes graves de la maladie suite à un rappel et de 35 % contre l’hospitalisation liée au paludisme.
Cette nouvelle annonce une avancée très positive dans la lutte contre cette maladie qui, chaque année, tue 1200 enfants en Afrique et aurait tué 584 000 personnes dans le monde en 2013. Mais ce traitement n’est pas encore aussi convaincant que les scientifiques l’auraient souhaité comme l’explique Nick White, professeur de médecine tropicale (Université Mahidol à Bangkok et à Oxford) : “Nous avons enfin un vaccin contre le paludisme qui marche mais il ne marche pas aussi bien que l’on espérait au départ”.
Le principal problème de la lutte contre le paludisme est l’adaptation des parasites aux traitements qui ne sont alors efficaces que sur du court terme. Ces derniers deviennent en effet rapidement résistants aux vaccins antipaludéens mais également aux différents insecticides ce qui rend la tâche des scientifiques difficile.
Source et photo : AFP