Grâce à des capteurs,cette dernière peut être contrôlée par le cerveau et ainsi remplacer la technique classique et pratiquée depuis 1997 de la greffe. Afin de tester cette nouvelle technique, plusieurs personnes se sont portées volontaires. Un des patients s’est déjà fait connaître dans les médias pour avoir reçu avec succès cette main robotisée. Mais son cas diffère des autres car ce Lituanien de 21 ans est né avec une malformation congénitale ne lui permettant pas d’utiliser son bras. Fin 2014, son membre inerte a été remplacé par une prothèse robotisée qui semble fonctionner à merveille pour le jeune homme.
Les autres patients ont perdu quant à eux l’usage de leurs mains lors d’accidents et ne présentent donc pas les mêmes symptômes puisque c’est le réseau de nerf situé dans le cou, appelé plexus brachial, commandant les membres supérieurs qui est endommagé. C’est cette partie que le professeur Aszmann tente de réactiver grâce à la mise en place d’une main bionique sur ses patients, qui doivent en contre partie accepter de se faire amputer la main.
« Dans le cas de la perte d’une seule main, je pense que la reconstruction bionique a plus de bénéfices, assure le chirurgien autrichien, parce qu’elle n’a aucun effet secondaire et que la qualité de la fonction récupérée est presque aussi bonne qu’avec une greffe » . En effet, les opérations des trois hommes victimes d’un accident, qui se sont déroulées entre entre avril 2011 et mai 2014, ont été un véritable succès, sans qu’aucun effet secondaire n’ait été signalé.
La grande différence avec la greffe est bien évidemment le manque de chair et sang mais en terme de fonctionnalité, selon le professeur, la main bionique est aussi bien voire mieux. La création ou recréation d’une transmission complète de signal neurologique est rendue possible grâce à des capteurs répondant à des impulsions électriques que fournissent les muscles. Ces derniers sont prélevés dans la cuisse et ensuite greffés dans les avant-bras, de même que pour des nerfs provenant eux d’une autre zone de la moelle épinière.
Cette technique ne s’adapte cependant pas à tous les patients. Les premiers à avoir reçu une main bionique ont du subir préalablement une entraînement cognitif pendant plusieurs mois afin de savoir s’ils étaient compatibles ou pas avec la main bionique. Pour le savoir, ils ont tout d’abord commandé une main virtuelle au travers d’un jeu vidéo puis se sont exercés avec une main hybride directement rattachée à leurs corps. S’ ils réussissent ces tests, les patients peuvent donc être candidats afin de recevoir une main bionique sinon ils devront avoir recours à la greffe. Selon le chirurgien Aszmann, différentes raisons expliquent cette incompatibilité ; soit le patient n’a pas assez de nerfs, soit parce que la prothèse robotisée ne pourra pas être entretenue par la suite faute de moyens techniques suffisants là il vit ou tout simplement car il n’est psychologiquement pas en mesure de recevoir une main bionique.
Source / crédits photo : AFP