Tout d’abord, après assister à une séance de thérapie, les praticiens nous proposent à chaque fois une “Nachbesprechung”, c’est-à-dire une discussion sur la séance qui s’est déroulée, mettre au point les faits observés, les comportements et réactions intéressants, et répondre à nos éventuelles questions. Il veulent vraiment nous transmettre quelque chose.
Et ce, même lorsque l’on regarde le déroulement d’une thérapie-discussion de groupe à distance, en live dans une salle vidéo. Car les patients sont alors filmés, ce qui nous donne un peu l’impression d’être dans “Big Brother” ! Les seules séances auquels nous n’avons pas accès pour le respect des patients dans les troubles délicats sont les cours de confiance en soi et ceux spécifiques pour les troubles alimentaires.
Puis, ayant plus de responsabilités, j’ai pu assister à l’entretien d’admission psychologique d’un patient, prenant des notes et au boulot ! Car on m’a appris que ma tâche était ensuite de rédiger le rapport-bilan psychologique d’admission de celui-ci, ce qui est plutôt déroutant, car il s’agit de décrire les faits énoncés par le patients, puis de donner son avis subjectif médico-psychiatrique dessus ! … et tout ceci en termes précis et allemands. Ce fut toutefois très instructif.
Après cette admission psychologique, j’ai pu également mener avec une autre étudiant une admission médicale d’un patient. Pour e faire, il y a une petite salle dédiée aux entretiens médicaux dans le service – dans laquelle on retrouve encore du matériel de peinture !!!-. Cette salle est le coeur de la médecine ici, car aucun soin médical ne s’effectue dans la chambre du patient, qui lui est une zone privée. En effet, lorsqu’un examen doit être pratiqué, le patient est prévenu à l’aide d’un post-it dans la chambre des infirmières, ce qui est très surprenant à l’arrivée !
Pour l’anamnèse de prise en charge, il ne faut rien omettre du tout, ce qui peut être gênant quand on en arrive à la vie sexuelle du patient. Mais avec du tact et la compréhension et la confiance du patient, cela se déroule sans souci.
Enfin, ce que j’ai trouvé très intéressant et atypique dans ce service, est la vie des patients, qui s’organise comme une petite communauté, une vie, une socialisation en parallèle.
Chaque semaine, tous les patients se réunissent pour leur réunion hebdomadaire. Ils accueillent les nouveaux arrivants, saluent les partants, et c’est là que nous pouvons également nous présenter. Et cela est rendu très officiel par la présence d’un conseil, de patients élus par les patients. Il s’agit alors d’une mini-société intégrée à la clinique, où ils débattent également des problèmes rencontrés (ramener ses tasses à la vaisselle par exemple), et distribuent des tâches hebdomadaires (arrosage des plantes, essuyage de tables, etc.), en se confrontant donc aux problèmes du quotidien tout en vivant dans un univers hospitalier en dehors !!!
Ce stage aura finalement apporté énormément sur l’approche humaine vers le patient et aussi inconsciemment, en miroir, sur la connaissance de soi, permettant de mieux avancer vers l’autre…
Texte : esanum
Partir en Erasmus pendant des études de médecine c’est possible ! Lucie, étudiante en troisième année de médecine (FGSM3) a quitté la France en octobre pour étudié 2 semestres à Leipzig. Depuis son départ elle nous raconte chaque semaine ses aventures. Au fil de ses récits Lucie nous partage des expériences souvent dépaysantes, qui prouvent que la pratique médicale est différente d’un pays à l’autre.
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