Ces maladies polygénétiques, en lien avec l’environnement et certainement la flore bactérienne intestinale font l’objet de beaucoup de recherches à l’heure actuelle par les laboratoires, afin de pallier au manque de stratégie médicale réellement curative, plutôt que palliative et préventive des poussées. A l’heure actuelle, le traitement de fond correspond à des immunomodulateurs, tels l’azathioprine, et les traitements des crises se font par l’administration d’anti-inflammatoires comme les 5-aminoglycosylés (5-ASA), ou dans les cas les plus sévères de corticoïdes (dexaméthasone).
Alors que les chercheurs explorent des voies prometteuses quant à de nouvelles thérapies curatives telles la greffe de faeces qui rétablirait une flore intestinale équilibrée en combattant l’inflammation, cette équipe de Boston a mis au point un hydrogel qui pourrait permettre d’administrer les traitements déjà existants en réduisant leurs effets indésirables. Car les immunomodulateurs et anti-inflammatoires actuellement administrés agissent au-delà de la zone inflammatoire, et réduisent la capacité immunitaire générale du patient.
Or cet hydrogel, composé de microfibres de palmitate d’ascorbyle (une molécule amphiphile), permettrait de porter et délivrer la substance active du médicament uniquement dans la zone inflammatoire et ce grâce à l’ouverture de ses pores sous la condition de rencontrer un site inflammatoire. Les résultats se concentrent sur l’administration du dexaméthasone pour le moment. Le gel délivrerait le médicament de façon prolongée, diminuant le nombre de lavements requis pour son administration habituelle, nécessitant un lavement hebdomadaire plutôt que quotidien, et améliorant ainsi considérablement le confort de vie en période de crise.
Lors des tests pré-cliniques sur des souris atteintes de MICI, les taux de ce corticoïde retrouvés dans la circulation générale se sont révélés 5 à 10 fois réduits par rapport à l’administration « traditionnelle », confortant son action limitée plus localement et ainsi ses moindres effets secondaires.
Ainsi, une nouvelle méthode d’administration des corticoïdes, moins nocive, agissant plus efficacement et durablement pourrait voir le jour et améliorer considérablement la qualité de vie des patients, en attendant que de nouveaux traitements curatifs soient disponibles…
Texte : pg / esanum