Selon cette étude, les personnes atteintes de la maladie de Lyme transmise par une piqûre de tique infestée vivent normalement et présentent une durée de vie équivalente à la population générale.
Borrelia est la bactérie responsable de la maladie de Lyme qui touche aussi bien les animaux que les êtres humains. Sa transmission de fait suite à la piqûre par une tique infestée. Ce n’est qu’après plusieurs semaines de la transmission bactérienne, que les premiers symptômes de la maladie se développent. La maladie peut même prendre plusieurs années pour se développer et être ainsi détectée. Encore et à ce jour, cette parasitose est difficilement diagnostiquée et est souvent confondue avec d’autres pathologies telles que la fibromyalgie, le lupus, l’arthrite…
La symptomatologie, quant à elle, progresse selon 3 phases. La première phase est caractérisée par l’apparition de signes pseudo-grippaux (fièvre, céphalée, adénopathies…). Ces symptômes peuvent être associés à un érythème caractéristique ainsi que des signes articulaires. La dissémination des manifestations dans tout le corps marque la deuxième phase caractérisée par une grande fatigue et des courbatures associées à des manifestations articulaires, oculaires et respiratoires. La chronicisation des symptômes qui deviennent plus sévères à la troisième phase permet dans la plupart des cas de poser le diagnostic de maladie de Lyme.
Selon une étude récente parue dans le BMJ, la maladie de Lyme n’affecte pas la santé des personnes qui en sont atteintes, ni leur durée de vie. Ces personnes vivent de façon normale, y compris dans leur vie sociale ainsi qu’au niveau du parcours dans leurs études. Cependant, hormis le risque augmenté de cancer hématologique et de la peau, les personnes souffrant de la maladie de Lyme peuvent avoir une moins bonne implication au niveau professionnel.
Cette étude a été réalisée sur une cohorte danoise à partir des registres nationaux des personnes ayant reçu le diagnostic de la maladie de Lyme entre 1986 et 2006. La comparaison était faite avec une cohorte de témoins sains de la maladie afin d’étudier la mortalité, la morbidité, l’éducation, la vie sociale et professionnelle.
Le taux de mortalité était équivalent dans les deux groupes. Les autres facteurs étudiés : nombre de contact avec l’hôpital, l’emploi, les revenus professionnels, le nombre de journées d’absence à cause de la maladie ainsi que la pension d’invalidité étaient équivalents dans les deux cohortes. Par contre, les résultats montrent nettement une augmentation du risque de cancer hématologique et de cancer de la peau (hors mélanome) chez les malades.
La polémique étant récente, puisque le protocole de prise en charge de la maladie de Lyme (PNDS) adopté par la haute autorité de santé (HAS) mais pas encore publié est loin de faire l’unanimité. Ce dernier fait référence à la notion de symptomatologie ou syndrome persistant(e) après une possible piqûre de tique (SPPT). Ceci est considéré par certains comme étant la reconnaissance d’un syndrome de Lyme chronique, ce qui attise toujours les polémiques.
Références :
Niels Obel et al. Long term survival, health, social functioning, and education in patients with European Lyme neuroborreliosis: nationwide population based cohort study - BMJ 2018;361:k1998