Le lithium est le plus ancien principe actif présent dans les médicaments thymorégulateurs prescrits notamment en cas de troubles bipolaires chez les adultes. Pourtant il n’avait encore jamais été testé chez les enfants. Selon l’HAS, le début de la maladie est souvent précoce (entre 15 et 25 ans) et elle serait sous-diagnostiquée, avec un taux d’erreur de diagnostic estimé entre 30 % et 69 % en Europe. Pourtant un diagnostic et une prise en charge précoces sont primordiaux pour le patient.
L’essai clinique multicentrique, randomisé, à double insu, contrôlé contre placebo a été mené sur 81 jeunes patients âgés de 7 à 17 ans, suivis pour troubles bipolaires. Après une période de sevrage des traitements préexistants, 53 enfants ont tout d’abord été traités avec des doses standards de Lithium. Si cette dose ne suffisait pas à contrôler les symptômes, les doses ont été augmentés au cours des huit semaines suivantes jusqu’à atteindre la dose maximale tolérée. Les 28 autres patients ont reçu un placebo.
Durant les huit semaines de traitement, une nette amélioration des symptômes des enfants traités au lithium a été constatée par rapport à ceux ayant reçu le placebo. L’échelle d’impression clinique globale (Clinical Global Impressions Scale) communément employée pour évaluer l’efficacité des traitements en cas de troubles mentaux permet notamment de mesurer l’amélioration globale clinique des patients. Il s’agit d’une échelle à huit paliers: non évalué, très fortement amélioré, fortement amélioré, légèrement amélioré, pas de changement, légèrement aggravé, fortement aggravé et très fortement aggravé. et selon cette dernière, 47% des patients ayant reçu un traitement à base de lithium ont atteint le palier fortement voire très fortement améliorée contre seulement 21% de ceux ayant reçu le placebo.
La prise de lithium a été bien supportée par les patients et n’a, contrairement à d’autres agents psychotiques, pas été associée ni à une prise de poids significative ni à des effets secondaires importants.
Des études sur les effets à long terme du traitement sont encore à réaliser.
Texte : pg
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