Mais à quoi est du ce risque de crise sanitaire ?
La réponse est simple. La situation géopolitiques de cette région impacte la vie des consommateurs de drogue qui avaient jusqu’alors accés à un traitement de substitution. Ainsi, en Crimée, avant l’annexion par la Russie, près de 800 consommateurs de drogues injectables recevaient le traitement, une centaine d’entre eux se sont suicidé ou sont morts d’une overdose et plus de 200 ont été contaminés par le VIH. En Ukraine, les drogués se tournent vers des drogues de rue bien plus dures et donc plus dangereuses que leur traitement de substitution. C’est notamment par l’échange de seringues et la prostitution que se propage l’épidémie du Sida dans cette zone géographique.
Qu’est ce qu’un traitement de substitution aux opiacés ?
Les opiacés sont des substances dérivés de l’opium, les produits pharmaceutiques, qui les contiennent ont des propriétés chimiques voisines aux drogues présentes sur le marché noir. Deux substances disposent d’une AMM (autorisation de mise sur le marché), il s’agit de la méthadone et de la buprénorphine haut dosage, elles sont donc les seules à disposer d’un cadre légal de prescription et à être reconnues comme des médicaments. Le traitement de substitution aux opiacés est prescrit aux consommateurs de drogue afin de leur permettre une meilleure maitrise de leur consommation et une sécurité sanitaire. Ces traitements, à l’inverse des drogues de la rue, sont conformes a des normes de dosage et de qualité.
Pourquoi les consommateurs de drogue n’ont plus accès aux traitements de substitution?
Les traitements substitutifs aux opiacés sont soutenus par l’OMS et font partie d’une politique de réduction de risques. Or, ces traitements sont interdits par la loi russe, ce qui implique, que les consommateurs de drogues de Crimée n’y ont, depuis leur rattachement à la Russie, plus accès. Dans l’Est séparatiste de l’Ukraine, la situation est tout aussi préoccupante, car les rebelles contrôlent la zone et bloquent l’arrivée de traitements pourtant nécessaires. Les antirétroviraux, tout comme les traitements substitutifs aux opiacés et bien d’autres sont concernés par ce bloquage. Bloquage qui pourrait d’ici fin février entraîner de véritables pénuries.
Quelle est la situation en France ?
Il semblerait que près de 40% des usagers dits “problématiques” de drogues soient pris en charge par ce traitement. Le rapport national publié sur le site de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies fait état de plus de 149 000 personnes, qui, en 2012, ont bénéficié d’un remboursement pour un traitement de substitution. Des chiffres qui semblent en croissance régulière. Par ailleurs, les traitement à la buprénorphine haut dosage sont nettement plus prescrit que la méthadone, mais la part de cette dernière semble augmenter. Malgré des succès incontestables, ces traitements se font plutôt discrets, c’est pourquoi les derniers chiffres exploitables concernant les demandes de traitements datent de 2012.