L’association de lutte contre le Sida estime dans un communiqué que “L’ouverture de cette consultation est une étape décisive vers la fin d’une aberration en santé publique”. Ces consultations, qui ont lieu dans le service du Pr Jean-Michel Molina, démarrent moins d’une semaine après l’annonce de l’avis favorable d’une commission de l’Agence du médicament (ANSM) à l’utilisation du Truvada –combinaison d’antirétroviraux du laboratoire américain Gilead– comme traitement préventif contre le sida pour les personnes non-infectées mais considérées à “haut risque”.
Le 5 novembre cette commission avait émis un avis favorable à l’unanimité afin que ce médicament bénéficie d’une Recommandations Temporaires d’Utilisation (RTU), permettant sa prescription à titre préventif, alors qu’il est utilisé depuis 2005 en tant que traitement pour les malades du sida.
Depuis son autorisation de mise sur le marché, on s’est aperçu que pris quotidiennement ou même avant et après une relation sexuelle, il permettait à des personnes saines de réduire très fortement le risque d’être contaminées par ce virus. Mais cet avis favorable n’est qu’une étape vers la RTU qui devra être accordée par le directeur général de l’ANSM, selon l’agence la décision est attendue dans “quelques semaines”.
Le professeur Molina a donc décidé, par anticipation, d’ouvrir cette consultation en partenariat avec Aides.
“Alors que toutes les données scientifiques démontrent la haute efficacité de la PrEP (traitement préventif) pour lutter contre la transmission du VIH, et qu’une demande de Recommandation temporaire d’utilisation (RTU) a été déposée par Aides il y a plus de deux ans, plusieurs mois pourraient encore être nécessaires aux autorités de santé pour rendre effectif l’accès à ce nouvel outil”, regrette Aides. Or, rappelle l’association, chaque mois, plus de 500 personnes en France découvrent leur séropositivité au VIH.
“L’ouverture de cette consultation est une très bonne nouvelle”, commente Aurélien Beaucamp, président de Aides, cité dans le communiqué. “Elle permettra à la fois d’éviter des contaminations et de garantir un suivi médical indispensable à toutes les personnes qui utilisent déjà la PrEP en dehors de tout cadre de prescription”, a-t-il ajouté. L’association souligne néanmoins que sans modalités de prise en charge, “le coût relativement élevé du traitement préventif reste aujourd’hui à la charge du bénéficiaire”, excluant de faits les plus démunis.
Texte : AFP / pg