Gagner du temps médical : l’apport des nouveaux modes de communication

Alors que la loi de santé a été adoptée par l’Assemblée Nationale, revenons sur un argument fréquemment entendu contre la généralisation du tiers-payant : la réduction du temps médical. Si François Hollande en a fait une promesse de campagne, le tiers payant généralisé représente pour les praticiens une charge de travail administrative supplémen

Alors que la loi de santé a été adoptée par l’Assemblée Nationale, revenons sur un argument fréquemment entendu contre la généralisation du tiers-payant : la réduction du temps médical. Si François Hollande en a fait une promesse de campagne, le tiers payant généralisé représente pour les praticiens une charge de travail administrative supplémentaire, non seulement chronophage mais aussi pénalisante pour la relation médecin-patients, car le temps nécessaire à la réalisation de ces tâches administratives sera autant de temps médical en moins…

Il est bon de rappeler qu’en moyenne, un médecin passe plus de 7 heures par semaine au téléphone, dès lors qu’il assume lui-même le secrétariat(*). Cette activité non valorisée semble donc être une source intéressante d’optimisation du temps de travail. Le mode d’exercice libéral implique que le médecin fixe des règles de fonctionnement, en s’appuyant sur différents critères tels que les ressources et outils disponibles, les habitudes des patients, ainsi que le respect des règles déontologiques. Chaque praticien adapte ensuite son mode de fonctionnement à sa propre sensibilité et à ses moyens, afin de trouver le meilleur compromis possible.

Traditionnellement, cette relation, assurée par le médecin ou une secrétaire, est médiée exclusivement par le téléphone et le courrier. Pour lutter contre l’aspect particulièrement chronophage de ces tâches, il existe aujourd’hui des solutions bon marché et simples à mettre en œuvre, grâce à l’apport des nouvelles technologies.

Premier outil à disposition des médecins : la prise de rendez-vous en ligne. Simple à mettre en œuvre et peu onéreuse, de nombreux acteurs proposent ce service, répondant aux demandes de nombreux patients. Idéalement, cette solution est proposée par le médecin sur son propre site internet. Ainsi, il peut également y communiquer des informations d’ordre général, relayer des messages de promotion de la santé, ou encore détailler des recommandations avant certains procédures de soins spécifiques. Pour aller encore plus loin, le site internet du médecin peut intégrer une messagerie sécurisée, destinée aux échanges avec ses patients, afin de réduire les sollicitations téléphoniques directes.

Afin de maîtriser le temps médical disponible, une nouvelle génération d’agenda propose de relever un défi supplémentaire : filtrer tout ou partie des appels résiduels selon le correspondant qui appelle et ce qu’est entrain de réaliser le praticien. Ainsi, certaines personnes (pharmaciens, confrères) pourront joindre le médecin, quand d’autres seront éventuellement invités à lui laisser un message ou à rappeler ultérieurement, à un moment jugé plus opportun par le praticien…

Ces outils sont en phase avec notre époque, puisque le médecin peut consulter ou modifier facilement son agenda et sa messagerie sécurisée, où qu’il soit, par une simple connexion internet. L’ensemble des moyens de communication dont il dispose sont automatiquement synchronisés. Ses correspondents bénéficient alors d’une information pertinente et actualisée.

Tous ces outils constituent des canaux de communication complémentaires. Les solutions automatisées ont évidemment leurs limites et il serait illusoire de vouloir tout automatiser. Par contre, automatiser ce qui peut l’être permet d’offrir un bénéfice réel sur les conditions de travail au sein du cabinet médical. Les patients y trouvent également des avantages concrets, puisqu’ils peuvent prendre rendez-vous même lorsque le cabinet est fermé. Disposer d’un espace d’échange sécurisé avec leur médecin permet de garantir la confidentialité de tous les échanges écrits, puisque les boîtes mails traditionnelles doivent désormais être bannies pour l’échanges de données liées à leur état de santé.

Les nouvelles technologies permettent donc la mise en place de nouveaux moyens de communication, en faveur de la relation médecins-patients. Elles apportent plus de souplesse dans la gestion du temps médical et administratif du médecin et garantissant une protection accrue de sa vie privée et de son temps de loisir ou familial.

(*) Enquête URPS Ile de France –  « Appels téléphoniques émis et reçus par le médecin généraliste »