La rentrée a sonné, et le premier trimestre s’annonce chargé. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn a exposé ce 18 septembre le programme des trois mois à venir avant la publication du décret sur la stratégie nationale de santé, prévue pour le 31 décembre. Cette stratégie, dont le principe est encadré par la loi Santé de 2016, vise à orienter les politiques publiques au cours du quinquennat.
Syndicats, chefs d’établissements et usagers sont invités à plancher sur le contenu de ce plan. Ses quatre priorités déjà esquissées pendant la campagne présidentielle par le candidat Macron, puis par la ministre cet été concernent la « prévention et la promotion de la santé », la « lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé », la « nécessité d’accroître la pertinence et la qualité des soins et de l’innovation » (qui comprend par exemple le recours à la télémédecine). Ce lundi, l’ancienne présidente du collège de la Haute autorité de santé, a livré de nouveaux détails sur le plan de route. Parmi eux, deux étapes-clés concernent les médecins au premier chef.
Point majeur : la révision du système de tarification. Objectif affiché : établir des tarifs « à l’activité » afin de prendre « davantage en compte les parcours, la qualité, la pertinence » des soins. Cécile Courrèges, directrice générale de l’offre de soins, présente aux côtés d’Agnès Buzyn a précisé que « cela concernera aussi bien la médecine de ville que l’hôpital », et préconisé davantage d’approches forfaitaires.
Second élément, lié au précédent : la stratégie nationale de santé s’attachera à redéfinir des « parcours de soins » et à mettre fin à la « logique du tout hôpital ». Pas d’annonce précise dans ce domaine, mais la concertation viserait à définir un « parcours optimal pathologie par pathologie », a indiqué la ministre, qui signale un objectif clair : que ce parcours ait lieu « sans doublon, sans acte inutile ». « Il faut que les professionnels réalisent les hétérogénéités de pratiques sur les territoires », a-t-elle expliqué. Dès la première semaine d’octobre, un plan visant à régler notamment la question des « déserts médicaux », devrait être dévoilé.
Ces questions, ainsi que celles relatives plus généralement à la prévention dans le but de lutter, notamment, contre les maladies chroniques devraient également concerner d’autres ministères, comme celui de l’Education nationale. En revanche, la question des prix des médicaments ne figure pas dans ce plan. La stratégie qui en découlera devrait commencer à s’appliquer dès le premier trimestre 2018, avec, déjà, des expérimentations d’un programme visant à organiser des interventions de futurs professionnels de santé dans des écoles ou des entreprises dès le mois de mars 2018. Les grandes lignes prévues par le gouvernement devraient déjà se matérialiser dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 qui doit être dévoilé fin octobre.