Soudain paralysé. Un cas mystérieux après une infection guérie
Un homme sportif développe soudainement des symptômes neurologiques après sa guérison du COVID-19. Un lien possible intrigue les experts.
Anamnese et examen clinique
Le matin du jour de sa consultation, Monsieur S a ressenti soudainement des picotements et un engourdissement dans la jambe gauche, qui ont évolué en quelques heures vers une faiblesse marquée. Il a constaté des difficultés à lever sa jambe en marchant. Il nie l'existence d'autres symptômes tels que fièvre, maux de tête ou troubles de la vision. Le patient est sportif et en bonne santé, hormis une récente infection à la COVID-19, survenue trois semaines auparavant. L’évolution avait été bénigne, avec de la fièvre, des maux de gorge et une fatigue générale. Il s’en était complètement remis et avait repris ses activités habituelles. Monsieur. S., âgé de 32 ans, travaille comme designer dans une start-up et vit avec sa compagne dans un appartement de deux pièces dans en centre-ville .
Examen clinique
Neurologie
- Légère parésie (M4-) de la jambe gauche avec une activité réflexe affaiblie.
Hypoesthésie du mollet gauche, sans limite de sensibilité bien définie.
Réflexes achilléens diminués bilatéralement.
Absence d’atteinte des nerfs crâniens ou d’ataxie.
État général
Wach, orientiert, normotensiv, keine Zeichen eines Infektes.
Résultats biologiques
Paramètres
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Résultats
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Valeurs de référence
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Chimie clinique
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Sodium (Na)
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140 mmol/L
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135 - 145 mmol/L
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Potassium (K)
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4.2 mmol/L
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3.5 - 5.1 mmol/L
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Calzium (Ca)
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2.43 mmol/L
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2.15 - 2.50 mmol/L
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Chlorure (CI)
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103 mmol/L
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98 - 106 mmol/L
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Créatinine
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1.1 mg/dL
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0.7 - 1.3 mg/dL
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Hématologie
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Hémoglobine (Hb)
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15.5 g/dL
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13.5 - 17.5 g/dL
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Hématocrite
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48 %
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40 - 52 %
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VGM (MCV)
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95 fL
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80 - 96 fL
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TCMH (MCH)
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30 pg
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27 - 33 pg
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Érythrocytes
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5.5 Mio./µL
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4.5 - 5.9 Mio./µL
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Leucocytes
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8.0 Tsd./µL
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4.0 - 10.0 Tsd./µL
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Thrombocytes
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200 Tsd./µL
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150 - 450 Tsd./µL
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CRP
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7 mg/L
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<5 mg/L
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Virologie
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PCR SARS-CoV-2
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Négatif
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Analyse du liquide céphalorachidien
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Numération cellulaire
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3/µL
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<5/µL
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Protéines
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90 mg/dL
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15 - 45 mg/dL
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Imagerie : IRM cérébrale et médullaire
- Séquence FLAIR du neurocrâne : normale.
- Séquence T1 post-contraste de la colonne vertébrale (axiale et sagittale) : rehaussement important du cône médullaire ainsi que des racines nerveuses de la cauda equina.
Syndrome de Guillain-Barré (polyradiculonévrite démyélinisante post-infectieuse) après une infection à la COVID-19.
Traitement
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Immunoglobulines intraveineuses (IVIG) : 0,4 g/kg/jour pendant 5 jours en traitement standard.
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Surveillance de la fonction respiratoire : mesure régulière de la capacité vitale pour détecter précocement une insuffisance respiratoire.
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Kinésithérapie : mobilisation précoce pour prévenir les complications liées à l’immobilisation.
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Traitement symptomatique : prophylaxie thromboembolique, prise en charge de la douleur neuropathique.
Évolution
Après le début du traitement par IVIG, la symptomatologie s’est stabilisée au cours de la première semaine. La parésie de la jambe gauche s’est lentement améliorée, bien que les paresthésies aient persisté. Dans la deuxième semaine, le patient a été transféré en rééducation neurologique, où une kinésithérapie intensive a permis une récupération progressive de la force musculaire. Après quatre semaines, il a pu être pris en charge en ambulatoire avec une légère faiblesse résiduelle. Des contrôles réguliers ont été prévus pour surveiller l’évolution.
Accident vasculaire cérébral (AVC)
Un accident vasculaire cérébral est un diagnostic improbable en raison de l’installation progressive des symptômes sur plusieurs heures (plutôt qu’un début brutal). De plus, l’absence de signes classiques d’AVC (paralysie faciale centrale, aphasie, trouble de la conscience) et une IRM cérébrale normale excluent un événement vasculaire aigu.
Hernie discale avec radiculopathie
Une hernie discale avec radiculopathie est un diagnostic improbable, car une lésion radiculaire entraîne généralement une douleur localisée et des déficits moteurs/sensitifs bien définis selon un territoire radiculaire précis. Ici, les réflexes achilléens diminués bilatéralement et les troubles sensitifs diffus évoquent plutôt une atteinte périphérique généralisée. L’IRM n’a montré aucune compression nerveuse significative.
Sclérose en plaques (SEP)
La sclérose en plaques (SEP) est un diagnostic improbable, car cette pathologie évolue généralement par poussées ou de manière chronique progressive, avec une atteinte centrale prédominante. L’absence de symptômes centraux, l’IRM cérébrale normale et l’absence de bandes oligoclonales dans le LCR ne sont pas en faveur d’une maladie démyélinisante du SNC.