Si le plan santé d’Agnès Buzyn n’aboutit pas, le système s’effondrera, car si l’Hôpital souffre, la médecine conventionnée agonise !
Une simple consultation des chiffres de l’OCDE permet de constater que nos hôpitaux consomment une part excessive, disproportionnée, des dépenses de santé dans notre pays, au détriment des soins de proximités.
Ainsi la part des dépenses communes de santé consacrée à l’hôpital dépasse 40 % en 2015, et croit régulièrement (36,2 % en 2000) alors qu’elle est en 2015 de 29 % en Allemagne pour 30,7 % en 2000. Ce différentiel représente près de 20 milliards d’euros par an !
Parallèlement, la part consacrée aux soins de proximité est passée chez nous de 27,2 % en 2000 à 22,7 % en 2015, alors que chez notre voisin, elle augmentait dans le même temps de 29,9 à 31,3 %. Nous sommes là aussi sur à peu près 20 milliards d’euros par an, mais cette fois-ci de déficit !
La France consacre donc à l’Hôpital une très forte part de ses dépenses de santé.
Les urgences sont saturées de patients qui n’ont pu ou pas voulu accéder aux soins de proximité.
L’hôpital a obtenu toujours plus des ressources et reste déficitaire par défaut organisationnel/
La médecine de proximité disparaît silencieusement à son profit. L’insuffisance des moyens qui lui sont consacrés se traduit par une tarification des soins inférieure de moitié à la moyenne OCDE.
Les jeunes médecins jugent ces conditions intenables et optent de plus en plus pour les remplacements, le temps partiel ou le salariat. Seuls 10 % d’entre eux s’installent en libéral.
Les médecins libéraux sont soumis à des règles de prescription de plus en plus contraignantes ce qui aggrave la désaffection pour cet exercice cumulant désormais les contraintes du privé, et celles de l’étatisation.
Les médecins généralistes et spécialistes partant en retraite ne sont donc plus remplacés, et leurs cabinets ferment.
Cette disparition progressive des soins de proximité touche également les zones urbaines après les régions.
Ainsi, malgré des dépenses de santé croissantes, et des soins de plus en plus complexes et coûteux délivrés par l’hôpital, la dégradation des indicateurs de santé est inévitable si le maillage de proximité disparaît.
Cette problématique a été creusée par 40 ans de choix politiques désastreux.
Le plan santé qui se dessine ne semble pas aller vers une réforme des structures qui paralysent les soins ;
Sans une révision drastique de ce système, il explosera ce qui laisserait les plus défavorisés au bord du chemin.