Nous avons rencontré la fondatrice du Rire Médecin, Caroline Simonds, qui se bat pour apporter des sourires au sein de l’hôpital.
Après un an d’études en pré-médecine, Caroline Simonds, originaire de Washington débarque dans les années 70 en France, dont elle tombe amoureuse. Passionnée par la médecine - sa mère était microbiologiste et son grand-père médecin - elle plonge finalement dans le théâtre.
Au fil du temps, elle décide de créer un projet autour de l’hôpital et des enfants.
Rapidement le projet est soutenu par le Ministère de la Culture et la Fondation de France.
Le Rire Médecin est né, avec une mission simple : amuser et accompagner les jeunes patients dans leur hospitalisation.
Bien sûr ! C’est une association, que j’ai fondée en 1991. Elle emploie des comédiens professionnels, les clowns hospitaliers, qui interviennent dans 46 services pédiatriques en France, pour les enfants, leurs familles et les soignants.
Mon souhait était non pas de s’adresser seulement à un public d’enfants avec des maladies lourdes, comme les cancers, mais bel et bien d’équilibrer notre action pour aider l’ensemble des jeunes patients.
Les clowns interviennent toujours en duo et proposent un spectacle improvisé et personnalisé.
Et la première chose que nous avons développée, c’est un code de déontologie, afin que les comédiens soient sensibles aux méthodes médicales et soumis au secret médical.
Les comédiens prennent le temps de discuter avec les soignants pour en apprendre plus sur les enfants qu’ils vont rencontrer. Est-ce que l’enfant est déprimé ? Souffre-t-il ? Leur prestation évolue énormément selon ces données.
Absolument. Nous nous adressons également à la famille du jeune patient et bien sûr aux soignants.
S’il est présent dans la chambre pendant le spectacle, et qu’il souhaite participer, il est le bienvenu !
La relation de confiance s’installe progressivement. Au départ, les médecins nous regardent parfois comme des ovnis, mais très vite, ils prennent conscience de l’apport positif des interventions.
Les comédiens changent le regard des médecins sur le patient, les aident à mieux appréhender leur entrée dans les chambres et apportent même un retour sur les soins, via leurs observations pendant le spectacle.
Je pense que le Rire Médecin contribue à la résilience des enfants, des parents et des soignants.
Nous transmettons une façon de voir la vie, de jouer et d’apporter de la fantaisie, dans un univers qui en a bien besoin.
Nous faisons également des formations avec les soignants, via des jeux de rôle, animés par le Dr Guillaume Mortamet (CHU de Grenoble) mais aussi des ateliers de simulation à l’annonce de diagnostics difficiles en partenariat avec des hôpitaux, facultés de Médecine.
Depuis deux ans maintenant, le Rire Médecin a lancé un programme pilote en maternité, baptisé Mater-Nez, consacré à la relation entre le nourrisson et ses parents. En effet, même si la naissance se passe dans de bonnes conditions, il n’est pas toujours aisé d’accueillir un nouveau-né.
L’association se concentre aussi sur son programme destiné aux enfants maltraités, qu’elle avait présenté lors d’un colloque au Ministère de la Santé, en partenariat avec la Voix de l’Enfant.
Le Rire Médecin continue aussi de développer son programme, la Récré des Parents, désormais financés par les hôpitaux. C’est un moment de partage avec les parents sur la réflexion d’accompagnement des soins, réalisé en duo avec un comédien en civil et un professionnel de la santé. C’est une action importante, car c’est souvent un no-mans-land pour les parents.
Enfin, nous rentrons dans la 8e année de notre école certifiante, qui forme des comédiens à intervenir dans les hôpitaux avec une large palette d’enseignements artistiques, médicaux et pratiques.