Le Pr Bruno Housset, président la Fédération française de pneumologie a souligné au cours d’une conférence de presse : “Il est important d’avoir conscience des conséquences sanitaires du réchauffement climatique et plus particulièrement des conséquences respiratoires”. Expliquant ainsi que le réchauffement climatique est à l’origine d’une augmentation des concentrations d’ozone (observées surtout en cas de fort ensoleillement), phénomène qui affecte les personnes souffrant de pathologies respiratoires chroniques.
Le réchauffement augmente également la pollution aux particules fines, par le biais des feux de forêts qui devraient se multiplier et “migrer vers le nord” dans les années à venir. Les particules fines, liées à la combustion, sont principalement émises par les moteurs automobiles, les usines à charbon et les sites industriels et par la combustion de la biomasse (bois végétaux..). Elles sont capables de pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire et peuvent favoriser le cancer du poumon et certaines maladies cardiovasculaires, mais aussi “exacerber” ou provoquer des maladies respiratoires comme l’asthme.
Alors qu’il a rappelé que l’exposition à la pollution atmosphérique tout au long de l’année (ou pollution de fond) est “plus toxique” que les pics de pollution, le pneumologue a précisé qu'”On estime qu’environ 15% des nouveaux asthmes sont liés à la pollution”.
Selon, le Pr Philippe Delaval, président de la Société de pneumologie de langue française (SPLF), une autre conséquence du réchauffement climatique est “l’allongement de la période pendant laquelle les pollens sont produits” et cela conduit à une augmentation des allergies respiratoires et notamment des rhinites allergiques qui touchent déjà plus de 30% de la population. Ajoutant que certains polluants comme les particules fines seraient de surcroît capables de fragmenter les pollens et “d’agir comme des amplificateurs de la réponse allergique”.
Le Pr Housset cite de son côté le cas de l’ambroisie, une plante très allergisante qui devrait progressivement envahir toute l’Europe, avec une concentration en pollens multipliée par quatre d’ici à 2050. Pour le pneumologue, il est nécessaire de promouvoir des déplacements non polluants et de prendre “des mesures d’adaptation” comme la mise au point de capteurs individuels pour mesurer la qualité de l’air. “Si on réduit la pollution, on réduira aussi les conséquences respiratoires, comme le montre une expérience réalisée en Californie” où une législation stricte a permis de faire baisser les émissions de polluants et “d’observer une amélioration du développement pulmonaire chez l’enfant”, ajoute-t-il.
Texte : AFP / pg
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