Bien sûr on imagine immédiatement des jeux vidéo d’aventures pour adolescents, mais cette technologie est bien plus complexe : grâce à elle de nombreuses avancées médicales deviennent possibles. L’intérêt est de reproduire un monde artificiel plus ou moins détaillé pour analyser le comportement de l’utilisateur dans des circonstances précises. Ainsi tout peut être contrôlé de l’extérieur et l’utilisateur peut interagir intuitivement et naturellement. Il va donc être muni de capteurs de mouvements qui permettent de l’intégrer dans le décor et il peut aussi être monitoré pour suivre ses paramètres vitaux. Par exemple, un ECG ou un EEG peuvent être effectués en continu pour ensuite analyser les réactions physiologiques du patient face à des stimuli précis.
Mais comment soigne-t-on des maladies qui existent dans un univers qui n’existe pas ?
Pour le moment les applications se concentrent majoritairement sur les pathologies psychologiques. En effet en immergeant le patient dans un environnement virtuel on peut l’aider à surmonter ses troubles du comportement : phobies et addictions par exemple. Il existe des dispositifs consacrés à l’acrophobie : on simule un décor en altitude et on peut augmenter la hauteur progressivement pour laisser au patient le temps de s’adapter. Plus la cyberthérapie avance, plus la situation de stress imposée s’intensifie. Tout au long du test, la sensation de vertiges ou de perte d’équilibre peut être analysée. C’est au Centre de Réalité Virtuelle de la Méditerranée que se trouve la fameuse CAVE (cave automatic virtual environnement), une salle constituée de 3 murs et d’un sol où sont projetées toutes les images. On peut aussi traiter cette phobie avec des visiocasques, certes moins coûteux, mais moins immersifs et interactifs.
Selon le CNRS il pourrait s’agir d’« une projection dans un monde artificiel qui pourrait bientôt permettre aux acrophobes de gravir des montagnes sans aucune angoisse »
La réalité virtuelle est aussi utile dans le domaine de la rééducation. Elle permet à des patients victimes d’AVC ou d’Alzheimer de retrouver leur autonomie. On reconstitue ainsi des lieux du quotidien et on observe les activités du patient en l’aidant à surmonter les différents obstacles. Il existe par exemple des exercices simples comme couper virtuellement un rosier. Pour cela le patient est muni d’un périphérique avec une forme de sécateur et il voit sur un écran les effets de ses mouvements sur le rosier virtuel. On peut ainsi décomposer ses gestes et lui redonner une certaine dextérité.
La réalité virtuelle est donc très prometteuse dans la médecine.
Elle présente de nombreux avantages. Elle limite les risques pour les patients car les activités se déroulent dans un lieu sûr dans un univers où tous les paramètres sont contrôlables. Son coût est important au départ mais elle permet d’économiser sur le long terme car on place le patient dans un endroit qui serait inaccessible en milieu hospitalier voire complètement inaccessible. Elle est réutilisable à l’infini et peut être portative. Avec l’apparition de ces cyberthérapies quelques cybersymptômes sont apparus comme les nausées, les vomissements, les céphalées, les vertiges ou la somnolence mais ils ne sont pas très graves et disparaissent rapidement après l’arrêt de la simulation. Ce concept est assez récent c’est pourquoi il n’y a pas encore assez d’études vraiment significatives sur les effets de la réalité virtuelle mais cela ne devrait pas tarder vu l’engouement du monde médical pour son utilisation.
L’esanté et la télémédecine font partie des enjeux principaux de la pratique médicale actuelle. Patients et soignants y ont recours, sans toujours en connaitre les enjeux ou risques, c’est pourquoi la rédaction d’esanum en a fait un thème central. Les autres articles sur l’esanté et la télémédecine sont à découvrir : ici !