Une étude (doi:10.1001/jamadermatol.2015.3605) publiée le 30 septembre par Jama Dermatology s’intéresse aux risques psychologiques que peut avoir la pathologie sur les patients atteints de psoriasis. Ainsi, le Dr. Roger S. Ho, de l’université de médecine de New-York et ses co-auteurs, se sont intéressés aux liens qui existent entre le psoriasis et la dépression sévère dans la population américaine.
Afin de réaliser l’étude ils ont analysé les données recueillies entre 2009 et 2012 auprès de 12 382 participants à l’occasion du National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) (l’enquête nationale sur l’examen de la santé et de la nutrition). Ils ont ainsi identifié 351 cas de psoriasis (2,8%) et 968 cas de dépression sévère (7,8%). En croisant les données ils ont ensuite remarqué que 16,5% des participants avec du psoriasis remplissaient les critères pour un diagnostic de dépression sévère.
Le questionnaire 9 comptent neuf questions relatives à la dépression et d’après les résultats issus de ce dernier, la moyenne des patients souffrant de dépression sévère était plus élevée chez les participants souffrant de psoriasis que chez les autres (4.54 [5.7] vs 3.22 [4.3], P < .001). De plus, même après un ajustement de l’âge, le poids, le sexe, le psoriasis est associé de manière significative à la dépression. Par ailleurs le risque de dépression ne varie pas de façon significative selon que les patients souffrent d’une forme limitée ou étendue du psoriasis.
D’après les résultats, les patients avec psoriasis seraient plus nombreux (23,6%) à considérer que les symptômes de la dépression causent des difficultés dans la vie quotidienne que ceux sans psoriasis (15,4%). Il convient ici de préciser que si le psoriasis peut provoquer la dépression, la dépression est elle un facteur déclencheur ou aggravant du psoriasis.
Si ces résultats apportent une nouvelle approche du psoriasis, ils n’en sont pas moins à prendre avec précaution, car la méthode utilisée peut être remise en cause. Il s’agit néanmoins de conclusions qui méritent d’être approfondies.
Texte : esanum / pg