Au total, c’est 8,5 % de la population adulte qui est atteinte du diabète en 2014. D’ici 2040, c’est 622 millions de personnes qui risquent d’être touchées. En 2012, 3,7 millions de décès étaient imputés au diabète (1,5 million) ou à une hyperglycémie (2,2 millions), dont 43 % survenaient avant 70 ans. En France, on compte plus de 35 000 décès dûs au diabète (11 960) ou l’hyperglycémie (20 090), soit 2 % des décès totaux, tous âges confondus.
Cette prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires : le taux de diabétiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est devrait presque doubler en 2040. La majorité des décès liés au diabète ont lieu dans ces pays. L’augmentation de cette maladie est une charge supplémentaire pour les pays « en développement » : beaucoup de patients ne sont pas diagnostiqués (seuls 30 % des diabétiques sont diagnostiquées en Afrique par exemple) et ceux qui le sont font face à de grandes inégalités d’accès aux traitements, dont l’insuline. De plus, le diabète et ses complications ont un lourd impact économique pour les systèmes de santé de ces pays, ce qui crée un « double-fardeau ».
Le diabète est une maladie multifactorielle : si le diabète de type 1 n’est pas évitable, le diabète de type 2, lui, peut être contré par des mesures sanitaires. 90 % des diabétiques dans le monde sont de type 2. Les causes principales sont l’évolution du mode de vie qui devient trop sédentaire et une alimentation trop riche. 31 % des plus de quinze ans sont considérés comme insuffisamment actifs. Cette proportion est encore plus importante en Amérique (40 %) et en Méditerranée Orientale (36 %).
Le surpoids et l’obésité sont d’importants facteurs entraînant le diabète. En 2014, plus d’un adulte sur trois (de plus de dix-huit ans) était en surpoids (dont un sur dix qui était obèse). Le tabac, l’abus d’alcool, les régimes riches et sucres et graisse sont les autres facteurs de risque.
Plusieurs pistes existent pour ralentir la progression du diabète ou limiter ses conséquences. Le diagnostic précoce est le premier point, car plus le diagnostic est effectué tôt, plus la prise en charge du patient sera efficace. Le manque d’accès à l’insuline et aux médicaments antidiabétiques est également un obstacle dans de nombreux pays pour des raisons économiques.
Il est important aussi de réduire les facteurs de risque, comme en privilégiant des mesures de prévention du surpoids et de l’obésité. Les États doivent promouvoir une alimentation saine et décourager la consommation d’aliments nocifs (très riches en sucre ou en graisse). L’activité physique est aussi un levier essentiel à la prévention : l’OMS estime que « trente minutes d’activité physique modérée à intense presque tous les jours ainsi qu’une alimentation saine, contribuent à réduire drastiquement le risque de développer un diabète de type 2 »
« Si nous voulons progresser et mettre un terme à la recrudescence du diabète, nous devons repenser notre vie quotidienne afin d’avoir une alimentation saine, d’être actif et d’éviter la prise de poids excessive », affirme le Dr Margaret Chan, la directrice générale de l’OMS. L’organisation a fixé comme objectif une réduction de 30 % d’ici 2030 du taux de mortalité prématurée imputable aux maladies non transmissibles, dont le diabète fait partie.
Texte : sb / esanum
Photo : MilerLion / Shutterstock