On connaît déjà quelques facteurs favorisant l’apparition d’une récidive grâce à l’épidémiologie et la physiopathologie tels que : le jeune âge de la femme, la taille importante de la tumeur, l’infiltration lymphatique de la tumeur, son grade histo-pronostique, ou encore son statut HER2 positif.
Cependant, cela ne reste que des pronostiques théoriques, et ils ne permettent pas d’affirmer une récidive ou non. Un test sanguin, développé par une équipe anglaise de l’Institute of Cancer Research (ICR) et du Royal Marsden NHS Foundation Trust en Grande-Bretagne, le pourrait par contre. C’est du moins ce que nous font espérer les résultats prometteurs qu’elle a publié dans le Science Translational Medicine (doi: 10.1126/scitranslmed.aab0021).
Ces chercheurs ont établi un test de détection sanguin avec PCR digitale d’ADN tumoraux circulants (ADNtc), provenant d’un premier cancer du sein, et qui seraient les marqueurs de cellules tumorales résiduelles après rémissions en cause d’une récidive.
Ils ont pu le réaliser sur un échantillon de patientes ayant présenté un cancer du sein détecté puis pris en charge au stade précoce par chimiothérapie et chirurgie, étant donc en rémission potentielle. Celles-ci se sont soumises à ce test sanguin non invasif appelé aussi « biopsie liquide » après chirurgie puis tous les 6 mois durant 2 ans. Les résultats annoncent à l’issue de ces tests que l’observation des ADNtc a permis la prédiction de survenue de récidive pour 12 patientes parmi les 15 qui se situaient « à haut risque », et ce environ 8 mois avant tout signe clinique détectable (dont imagerie). Toutes les métastases auraient été permises d’être détectées, sauf au niveau cérébral ( laissant supposer une imperméabilité de la barrière hémato-encéphalique aux ADNtc).
Il a été calculé que les femmes dont le test s’est révélé positif à des ADNtc présentaient un risque 12 fois plus important de présenter une récidive que celles ayant eu des tests négatifs. Toutefois,l’étude n’ayant été poursuivie que sur un échantillon très réduit et une courte période, ces statistiques peuvent évoluer.
La détection d’ADNtc, qui pourrait donc permettre dans quelques années de détecter plus précisément et précocement les récidives de cancers du sein donneraient accès à une prise en charge ou modification de la thérapeutique, également plus rapide, ce qui serait de meilleur pronostique pour les patientes. De plus, cette étude permettant aux scientifiques d’observer différents ADNtc responsables des récidives peuvent cibler encore plus minutieusement les mutations génétiques responsables de processus tumoraux, pouvant mener à une thérapeutique plus ciblée et individualisée.
Enfin, les chercheurs, qui ont pu observer différentes mutations en fonctions des sous-types tumoraux concernés, annoncent que ce procédé pourrait s’appliquer à tous les sous-types du cancer du sein. Pourquoi pas alors espérer l’extension de cette technique de détection de récidive à d’autres cancers en rémission ?…
Texte : esanum / pg
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