Une nouvelle étude menée par des chercheurs de la BioMed* de Los Angeles a réussi à en savoir plus sur les effets de l’acupuncture. Méthode, utilisée depuis des siècles en Chine pour traiter la douleur, elle consiste à appliquer de petites aiguilles sur certains points stratégiques du corps, appelés points d’acupression. L'acupuncture se caractérise également par l’utilisation de la moxibustion, une technique de stimulation par la chaleur des points d’acupuncture.
Aucune recherche n’avait jusqu’à présent réussi à véritablement prouver les effets de l’acupuncture ni à comprendre son fonctionnement. De nombreux essais cliniques ont été effectués auparavant, et beaucoup d’entre eux présentaient des résultats mitigés. Certains essais montraient que l’acupuncture avait des effets positifs sur des douleurs chroniques, alors que d’autres remettaient en cause son efficacité.
Mais cette étude menée par Sheng-Xing Ma, professeur à la BioMed et auteur de l’étude, a permis de découvrir que lorsque l’acupuncture est effectuée de façon appropriée, elle crée une augmentation des taux d’oxyde nitrique dans la peau au niveau des points d’acupression où les aiguilles sont placées. L’oxyde nitrique, ou monoxyde d’azote, induit une augmentation localisée du flux sanguin conduisant une libération de substances analgésiques. Cet effet permet ainsi de contribuer à soulager la douleur.
« Notre laboratoire a développé un dispositif de biocapture indolore et non invasif qui peut échantillonner des biomolécules sur des régions spécifiques de la peau. [...] Avec cet outil nous avons pu obtenir la première preuve que l’oxyde nitrique est libéré en plus grande quantité de la surface à la peau grâce à l’acupuncture et à la moxibustion », explique le Pr Ma.
L’étude a été conduite sur 25 hommes et femmes âgés de 18 à 60 ans en utilisant aussi bien la méthode de renforcement que de réduction, la première consistant à insérer les aiguilles doucement pour une session courte, et la seconde se caractérisant par une insertion rapide et avec force des aiguilles pour une session plus longue. Les chercheurs ont aussi appliqué de la chaleur électrique pendant 20 minutes et ont constaté des taux élevés d’oxyde nitrique au niveau des points d’acupression, alors que l’inverse a été découvert au cours de l’essai sur la méthode de réduction.
Le Pr Ma et son équipe considèrent ces découvertes comme une avancée et souhaitent poursuivre leurs recherches. Leurs futurs travaux consisteront à comparer ces différentes techniques d’acupuncture et de déterminer l’efficacité de chacune d’entre elles afin de mieux comprendre les mécanismes cellulaire et moléculaires en jeu.
*BioMed est l’un des principaux instituts indépendants de recherche biomédicale à but non lucratif aux Etats-Unis