Il s’agit ici d’un essai européen multicentrique de population. Entre 1996 et 2011, 26 184 femmes enceintes et leurs enfants ont été suivis à un intervalle de deux ans, jusqu’à l’âge de six ans. L’influence de la consommation de poissons durant la grossesse sur la santé de l’enfant a été évaluée.
Les chercheurs ont ainsi découvert, que la consommation régulière de poisson pendant la grossess (>3 fois/semaine) été associée à un risque associé de croissance rapide du nourrisson (odds ration de 1,22) et un risque augmenté de surpoids/obésité à 4 ans (OR, 1.14 [95% CI, 0.99-1.32]) et à 6 ans (OR, 1.22 [95% CI, 1.01-1.47]), en comparaison à une consommation moindre de poisson pendant la grossesse ( une fois par semaine ou moins). Par ailleurs, l’impact de la consommation de poissons sur la croissance était plus important chez les filles que chez les garçons.
Pour les chercheurs, la contamination des poissons par les polluants organiques et notamment par des perturbateurs endocriniens est une explication possible au phénomène. Néanmoins le poisson contient des nutriments importants au développement du foetus, c’est pourquoi sa consommation ne doit pas être évitée, mais seulement limitée.
Les résultats publiés s’accordent aux recommandations de la FDA et EPA. Ces deux agences gouvernementales américaines avaient, en 2014, encouragé les femmes enceintes à restreindre leur consommation de poisson afin de limiter l’exposition du foetus au mercure. Cependant, ces résultats n’apportent pas de réponse précise sur la quantité optimale ou les types de poisson à consommer durant la grossesse.
Texte : esanum / pg
Photo : Iakov Filimonov / Shutterstock
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