Cette recherche avait débuté en 2011 et concernait 35 pays au sein desquels 4685 hommes âgés en moyenne de 36 ans ont été traités aux antirétroviraux. Sélectionnées au hasard, les participants ont été répartis en deux groupes afin de voir à quel moment de la maladie, les antirétroviraux étaient les plus efficaces.
L’essai clinique s’est avéré plus que concluant car, à la suite du traitement, 53 % des patients présentaient moins de risques de mourir des effets du virus du Sida et de développer d’autres maladies. Ce constat a pu être confirmé grâce à la comparaison avec d’autres études précédemment réalisées sur des malades n’ayant pas pris ce traitement dès la déclaration du virus, mais au moment où le système immunitaire était déjà affaibli.
“Nous avons désormais la preuve irréfutable d’un gain beaucoup plus grand pour la santé d’une personne infectée par le VIH de commencer une thérapie antirétrovirale plus tôt que plus tard”, s’est exprimé Anthony Fauci, le directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).
En plus des effets positifs, consistant à réduire considérablement la propagation de la maladie, le traitement antirétroviral permet également de diminuer les risques de transmission du virus à des partenaires sains. Les chercheurs recommandent donc d’administrer les antirétroviraux dès les premiers diagnostics du Sida et de généraliser ce traitement à l’ensemble des pays, notamment ceux les plus touchés par la maladie. “Une thérapie précoce non seulement améliore la santé des personnes infectées mais en même temps elle réduit leur charge virale et du même coup le risque de transmettre le VIH à d’autres”, a précisé Anthony Fauci.
Mais sur les 35 millions de personnes infectées dans le monde, seules 13 millions bénéficieraient du traitement ce qui représente un tiers des séropositifs. Au manque d’information sur les effets positifs des antirétroviraux, s’ajoute le fait que nombreux sont ceux à ne pas savoir qu’ils sont porteurs du virus.
Mais, malgré cette avancée sans précédent pour toutes les personnes atteintes du virus, il s’avèrera difficile pour les États en développement d’administrer systématiquement ce traitement aux séropositifs pour des raisons budgétaires. Même si le Fonds mondial de lutte contre le sida a été créé pour aider financièrement les pays les pauvres, le budget mis à disposition, et stagnant depuis ces dernières années, est loin d’être suffisant pour supporter un tel coût.
Source: AFP/ pg