Ce plan, promis en septembre à la suicide de suicides d’au moins 5 infirmiers, était très attendu et devait répondre à la colère des milliers d’infirmiers et aides-soignants qui avaient défilé dans les rues le mois dernier.
La ministre a déclaré, devant un parterre de représentants syndicaux, d’ordres professionnels ou de fédérations hospitalières :”Nous devons faire de la qualité de vie au travail des professionnels de santé une priorité politique, portée au plus haut niveau”. Ainsi, elle a annoncé que 30 millions d’euros devraient être consacrés au déploiement de services de santé au travail, intégrant psychologues, conseillers en prévention des risques professionnels et assistants sociaux, dans chaque Groupement hospitalier de territoire (GHT). Ce plan d’action destiné aux soignants est prévu sur sur trois ans. Par ailleurs, la formation des professionnels “à la détection des risques psychosociaux et à la gestion des équipes” durant leurs études, la mise en place d’un observatoire de la qualité de vie au travail ainsi que la systématisation des entretiens individuels font également partie des mesures avancées.
De plus, un médiateur national, chargé de coordonner des médiateurs régionaux, sera également nommé “prochainement” pour traiter les situations conflictuelles non résolues localement. Cette mesure fait écho au conflit mis au jour l’année dernière après le suicide d’un cardiologue à l’hôpital parisien Georges Pompidou.
La prudence reste pour le moment de mise chez les syndicats. Pour Max-André Doppia, président de l’intersyndicale Avenir Hospitalier, qui représente les praticiens : “Un espace se dessine, on a au moins l’impression d’être entendus”, ajoutant : “On verra maintenant si l’intention a des chances d’être suivie d’effets”. Pour Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière, le “bilan est mitigé”. “Il y a des éléments pertinents, importants”, explique-t-elle. “Mais on s’interroge sur la cohérence du projet et les moyens qui seront donnés aux établissements, où la priorité reste de répondre aux objectifs financiers”, ajoute-t-elle. Son organisation n’exclut pas “une nouvelle mobilisation” ces prochains mois, tout comme l’intersyndicale CGT-FO-SUD, qui a refusé de se rendre à la présentation du plan lundi.
Un deuxième volet du plan, consacré aux professionnels libéraux, sera présenté début 2017.
Texte : AFP / esanum
Crédit photo : AFP