Or, une étude récente publiée par la revue britannique Annals of the Rheumatic Diseases et menées par une équipe de chercheurs britanniques de l’hôpital de Leeds, montrent les dangers du paracétamol, consommés sur le long terme et en quantité élevée.
Les risques enregistrés par les médecins sont principalement cardiovasculaires, rénaux, d’hémorragies digestives mais également au niveau de l’asthme, pouvant être favorisé dû à la consommation de paracétamol.
Ces conclusions ont pu être tirées à partir de l’analyse de huit études permettant de faire le lien entre les patients consommant en forte dose ce médicament, c’est à dire 3 g par jour et au-delà et, le taux de mortalité chez ces derniers. Il s’est avéré que celui-ci pouvait atteindre 63 % en cas d’absorption de paracétamol à hauteur de ces 3 grammes et plus ou de façon régulière pendant plusieurs mois. L’équipe, dirigée par le Professeur Philip Conaghan, relativise cependant cette donne en expliquant que les risques pour la santé sont d’autant plus importants que la consommation est régulière et élevée.
L’idée de cette analyse n’est donc pas de diaboliser le paracétamol mais de prévenir du danger d’une surconsommation du paracétamol qui « reste un médicament très utile pour la douleur et la fièvre et qui présente moins d’effets secondaires que l’aspirine ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène », précise le chef du service de pharmacie clinique de l’Hôpital Cochin-Hôtel Dieu, François Chast.
Cette nouvelle étude sur le paracétamol est effectivement à relativiser si l’on prend en considération que tout médicament comporte un risque pour la santé ou d’effets secondaires. Dans le cas du paracétamol, les dangers se déclarent avant tout si on le prend à long terme et dans des quantités démesurées, comme le rappelle le Professeur Philippe Even, co-auteur du « Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux ».
Il recommande notamment de ne pas prendre de paracétamol en continu pendant deux à trois semaines. Son collègue, le Professeur Jean-Paul Giroud, indique quant à lui, qu’il ne faut surtout pas dépasser la prise de 3 grammes en 24h .
Remise en question par plusieurs spécialistes, l’analyse dirigée par l’équipe de chercheurs britanniques avait surtout pour objectif d’alerter la communauté médicale qui sous-estimerait les véritables risques du paracétamol. Les médecins , critiquant l’analyse, mettent le doigt sur la manière dont celle-ci a été menée, en ne distinguant, par exemple, par les décès liés au paracétamol et ceux dus à une autre maladie, mais tous s’accordent sur le fait que le paracétamol est « l’anti-douleur le plus sûr », selon les mots de Nick Bateman, professeur de toxicologie clinique à l’université d’Édimbourg.
Source : AFP