Le Palbociclib est un médicament oral contre le cancer du sein ER+/HER2 du laboratoire américain Pfizer. C’est une molécule inhibitrice des kinases cycline-dépendantes CDK4 et CDK6. En bloquant ces deux enzymes, impliquées dans la prolifération cellulaire, ce médicament a la capacité de ralentir la prolifération cancéreuse et ainsi d’allonger l’espérance de vie des femmes atteintes d’un cancer du sein.
Un article de The New England Journal of Medicine présentait en Juillet 2015 les résultats d’une étude sur l’efficacité du Palbociclib. La population étudiée était de 521 patientes ménopausées avec un cancer du sein HR positif (Hormone Receptor, ou ER pour Estrogen-Receptor) et HERN2 négatif (ou EGFR2, Human Epidermal Growth Factor Receptor-2). Les sujets ayant pris le Palbociclib avait un médiane de survie de 9,2 mois, contre 3,8 mois pour les sujets témoins (à qui on avait administré un placebo et du fulvestrant). L’association Palbociclib-Fulvestrant se révèle très satisfaisante sur l’augmentation de la durée de vie.
Le Palbociclib est autorisé depuis le 3 février 2015 aux États-Unis par la FDA (Food and Drug Administration) pour le traitement du cancer du sein ER+/HER2-, suite à des données du PALOMA-1. C’est un essai clinique de phase II incluant des patientes ménopausées. Associé au letrozole, un inhibiteur de la production oestrogénique, ce test prouve que le Palbociclib allongerait significativement la durée de vie des patientes, d’un l’ordre de 50%.
Un autre article daté du 3 décembre 2015, paru dans la revue Jama Oncology, présente les résultats d’une étude qui suggère que le Palbociclib, via son action sur CDK4 et CDK6, pourrait être efficace sur d’autres types de tumeurs. Selon les chercheurs, ce médicament pourrait traiter des cancers comme le mélanome, le lymphome, le tératome, le sarcome ou encore le cancer de l’oesophage. Il serait alors lié à d’autres thérapies anticancéreuses comme la thérapie endocrine, la chimiothérapie et la thérapie ciblée.
Sur dix-sept patients atteints de lymphome, la survie moyenne a été augmentée de quatre mois grâce au Palbociclib. On note également 66% d’augmentation de la durée de vie chez vingt-neuf patients atteints de sarcome. Non toxiques pour les cellules saines, les effets secondaires graves du Palbociclib sont très rares. Il peut néanmoins provoquer à une fréquence non négligeable fatigue, nausées, diarrhées, constipations, éruptions cutanées, ainsi qu’une leucopénie.
Plusieurs essais cliniques sont encore en cours. En France, ce médicament devrait être commercialisé courant 2016 en vue des études cliniques encourageantes. Le Palbociclib pourrait être un outil majeur de dernier recours, en cas d’inefficacité des traitements classiques.
Texte : sb / esanum
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