Scambia G. 10 years of success in gynaecological malignancies treatment: Moving forward into a brilliant future. ESMO Gynaecological Cancers Congress 2024. Keynote Lecture, 21.06.2024, h. 12:00 – 12:30, Auditorium
Le cancer de l'endomètre est un paradoxe : malgré des taux de mortalité en baisse, son incidence continue d'augmenter, ce qui s'explique principalement en raison de l'épidémie mondiale d'obésité. Un des progrès majeurs de ces dernières années a été la caractérisation génomique du cancer de l'endomètre. Il a permis d'identifier quatre sous-types moléculaires différents. De plus, les techniques chirurgicales mini-invasives et les progrès des thérapies médicales ont amélioré les résultats des traitements.
Plusieurs études sont en cours, elles permettront de répondre à certaines questions cliniques :
Une autre avancée significative est la cartographie des ganglions sentinelles (SLN). Elle améliore la qualité de vie en réduisant la nécessité d'une lymphadénectomie étendue. À l'avenir, la cartographie SLN pourrait être remplacée par la radiomique, ce qui améliorerait encore les résultats pour les patientes.
Pour prévenir le cancer de l'endomètre, il est également essentiel de soutenir les initiatives de l'OMS visant à lutter contre l'obésité et à appliquer des opérations de réduction des risques, notamment chez les patientes avec le syndrome de Lynch.
Le cancer du col de l'utérus est potentiellement une success-story grâce aux progrès réalisés dans le domaine du traitement et surtout de la vaccination. Toutefois, bien que la vaccination puisse prévenir complètement le cancer du col de l'utérus, une augmentation de l'incidence est observée. L'OMS s'est fixé pour objectif de réduire la mortalité de 33 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire au cours de la prochaine décennie, et de près de 99 % d'ici la fin du siècle grâce à la vaccination.
Que faire maintenant pour les femmes qui développent la maladie ? Pour les patientes avec des lésions précancéreuses, une immunothérapie peut réduire la progression de la maladie. Dans les cas plus avancés, les thérapies par cellules CAR-T et la radiomique pourraient améliorer la sélection des patientes et la prédiction des risques.
Plusieurs études sont en cours, elles permettront de répondre à certaines questions cliniques :
Selon le Professeur Scambia, l'incidence de ce cancer est inacceptable car un vaccin efficace est disponible. Nous devons déployer tous les efforts possibles pour prévenir la maladie par la vaccination.
Le cancer de l'ovaire reste l'un des cancers gynécologiques les plus difficiles à traiter. Des progrès importants ont toutefois été réalisés. Les tests BRCA et HRD, l'introduction des inhibiteurs de PARP et le rôle de la chirurgie cytoréductive secondaire ont contribué à améliorer les résultats thérapeutiques. La chimiothérapie intrapéritonéale hyperthermique (HIPEC) est également prometteuse pour réduire la mortalité liée au cancer de l'ovaire.
Plusieurs études en cours ont le potentiel de changer la pratique clinique :
Le Professeur Scambia a souligné l'importance de changer de perspective et d'imaginer, par exemple, que ce cancer pourrait être évité. Parmi les stratégies futures figurent la salpingectomie opportuniste lors de procédures non gynécologiques dans la région pelvienne et la possibilité de détecter le cancer de l'ovaire jusqu'à neuf ans avant le diagnostic grâce à une analyse de l'instabilité génomique basée sur le frottis Pap.
La combinaison de la chirurgie et de la chimiothérapie avec l'objectif de ne laisser aucun résidu tumoral reste un objectif crucial. Les technologies telles que les agents fluorescents ciblés peuvent améliorer la détection intraopératoire des tumeurs.
À l'avenir, il est probable que la radiomique et l'intelligence artificielle seront utilisées pour identifier et traiter les clones résistants à la chimiothérapie. La salle d'opération de demain alliera diagnostic et traitement, avec des données pré- et post-opératoires guidant la chirurgie de précision.
La salle d'opération hybride de la prochaine génération, qui intègre l'intelligence artificielle et la robotique pour l'imagerie diagnostique, la planification et la réalisation d'interventions chirurgicales : La salle d'opération du futur doit être le centre d'un écosystème technologique. (Copyright : Barbara Seeliger/Carlos Amato ; Chengyuan Yang ; Niloofar Badihi ; IHU Strasbourg et Cannon Design USA - Pavone et al. 2024. Interventions robotisées guidées par ultrasons. Surg End)
Parmi les autres innovations, on trouve la téléchirurgie, qui élargira l'accès aux traitements, ainsi que les systèmes robotiques autonomes capables de réaliser des interventions sans assistance humaine. La théranostique, qui associe diagnostic et traitement grâce à l'utilisation d'isotopes radioactifs, se présente comme l'une des avancées les plus prometteuses.
Au cours des dix dernières années, les avancées en oncologie gynécologique ont considérablement amélioré le pronostic et la qualité de vie des patientes. À l'avenir, l'intégration de nouvelles technologies, la prévention et les traitements personnalisés seront cruciaux pour continuer à améliorer les résultats.
Scambia G. 10 years of success in gynaecological malignancies treatment: Moving forward into a brilliant future. ESMO Gynaecological Cancers Congress 2024. Keynote Lecture, 21.06.2024, h. 12:00 – 12:30, Auditorium