Le taux d’observance thérapeutique pour les maladies chroniques dépend du type de pathologie. On considère notamment que 48 % des diabétiques de type I et 60 % des malades chroniques de 28 à 45 ans ne sont pas observants. L’OMS estime à 50 % la proportion de maladies chroniques qui ne respectent pas leurs traitements dans les pays développés.
De nombreux facteurs expliquent l’inobservance, ce qui en fait un phénomène complexe. Le comportement du médecin peut la favoriser: mauvaise explication des objectifs du traitement, attitude trop autoritaire ou de manque de disponibilité pour les questionnements du patient. De même, la complexité de l’ordonnance peut aussi être un obstacle. Différents éléments intrinsèques au patient influent aussi l’observance : sa personnalité, son niveau socioculturel, son âge, son mode de vie, d’éventuels handicaps, ses croyances et sa représentation de la maladie entrent en jeu dans la coopération d’une prise en charge médicale. L’inobservance peut être intentionnelle ou non.
Une bonne observance thérapeutique passe surtout par une bonne communication en amont et une éducation thérapeutique efficace. Informer suffisamment les patients sur leurs pathologies et leur prise en charge en leur expliquant le principe du traitement permet d’augmenter l’adhésion thérapeutique. Ceci est possible à condition de mieux former les différents professionnels de santé et de favoriser la communication et le partage d’informations entre les différentes composantes. Identifier les patients à risque de non-observance (comme les personnes âgées, les personnes très marginalisées, etc.) permet d’anticiper d’éventuelles difficultés. L’objectif est de donner du sens au traitement et de mettre en place un suivi clair et une évaluation de l’efficacité des soins.
Plusieurs outils peuvent aussi être exploités. L’envoi de SMS de rappels peut ainsi permettre de réduire l’inobservance jusque 50 %. Plusieurs industriels ont également développé des applications mobiles rappelant aux patients de prendre leurs médicaments via des systèmes d’alarmes. SIMpill SMART est par exemple un boiter électronique qui contrôle la prise de médicaments : en cas d’oubli, un SMS est envoyé à l’utilisateur. De plus, les professionnels de santé peuvent avoir accès aux rapports d’observance. D’autres systèmes proposent d’enregistrer la date et l’heure de la prise d’une pilule grâce à des blisters équipés de puces électroniques. Ces différentes technologies peuvent permettre de réduire l’inobservance due à l’oubli ou la complexité de l’ordonnance mais ont une efficacité limitée sur les autres causes d’inobservance comme le non-respect de la dose prescrite ou l’arrêt du traitement avant son terme.
Texte : sb / esanum
Photo : nata-lunata / Shutterstock