Le patient s’est présenté 18 jours après un AVP moto au premier abord sans gravité. Il était en short et a glissé sur du gravier, sa jambe gauche s’est retrouvée coincée entre le carter et le sol, où la face externe de la jambe gauche fût soumise à une force de friction et de compression. Le patient consultât devant l’apparition progressive d’une nécrose et de l’augmentation majeure des douleurs.
Devant l’aspect clinique il a été décidé d’effectuer sous anesthésie générale au bloc opératoire un décapage de la nécrose cutanée complète et du drainage nettoyage de l’hématome qui s’était formé à la base et qui commençait à devenir purulent.
Les soins post-opératoires ont été: pansement deux fois par jour avec nettoyage à la bétadine et rinçage abondant au sérum physiologique puis habillage de la plaie par pansement à base d’alginate de calcium jusqu’à détersion complète de la plaie et bourgeonnement. Environ 10 jours après la plaie avait un bon bourgeonnement et une greffe cutanée put être effectuée.
La greffe cutanée a pour but la couverture d’une perte de substance cutanée. Elle est majoritairement utilisée chez les grands brûlés mais peut être aussi utilisée lors des pertes de substance mécanique et/ou dermatologique après exérèse d’une tumeur.
La greffe peut être de peau mince, totale, en pastille et composée. La greffe de peau mince est prélevée par rasoir manuel de Lagrot-Dufourmentel, technique qui nécessite une solide expérience ou au dermatome électrique ou pneumatique. La greffe de peau mince a pour principe de laisser une couche profonde du derme suffisante pour contenir des enclaves épithéliales à partir desquelles survient une épidermisation. Elle peut être utilisée en bandes continues et si besoin suturée pour couvrir de grandes surfaces, soit en filets (mesh-graft) pour multiplier la surface de la greffe par un facteur variable de 1,5 à 6 fois. La méthode en filets est efficace mais inesthétique et n’est à utiliser que sur des grandes surfaces et/ou très suintantes.
Les greffes de peau totales emportent toute l’épaisseur de la peau, l’épiderme et derme avec ses annexes pilo-sébacées. Le prélèvement se fait au bistouri et la face profonde du derme doit être parfaitement dégraissée. Elles sont plutôt réservées aux endroits pour lesquels l’esthétique, la trophicité ou la fonction sont essentielles : visage, cou, mains (face palmaire, commissures), organes génitaux, pieds.
La greffe en pastille n’a quasiment plus aucune indication en chirurgie plastique sauf pour couvrir les vastes pertes de substance cutanée laissées par l’éxèrese chirurgicale de tumeur. La greffe composée a comme particularité de comporter deux structures tissulaires différentes (chondromuqueuse de la cloison nasale, lobule d’oreille, etc). Le risque majeur est la nécrose ischémique ou infectieuse du greffon.
Texte : esanum / pg