L’essai d’implantation de matériel génétique à l’aide de nano-aiguilles n’est pas nouveau; ceci-dit, c’est la première fois que les essais sont concluants in vivo, grâce aux techniques employées par cette équipe. Sur des cellules humaines, ils ont également montré la délivrance possible de matériel nucléique in vitro.
Les nano-aiguilles utilisées sont des structures poreuses constituées de silicone biodégradable et peuvent perforer la membrane de la cellule et décharger leur matériel nucléique dans son cytoplasme sans endommager cette dernière. Elles se dégradent à l’intérieur de la cellule en 2 jours, laissant très peu de résidus toxiques, tels l’acide orthosilicique (forme active du silicium).
Avec ces avancées, les scientifiques espèrent pouvoir améliorer les techniques médicales, car en favorisant l’angiogénèse d’un greffon par exemple, artificiel ou transplanté, il y a moins de risque de rejet de cet organe par le système du receveur. Cela pourrait ainsi être exploité pour stimuler la guérison interne plus rapide de structures nerveuses ou organes endommagés de manière précise. Les chercheurs espèrent entre autres être capable dans quelques années d’intégrer ces nano-aiguilles à un bandage flexible pour aider la guérison des brûlures, des blessures externes.
De plus, en parallèle, d’autres équipes scientifiques cherchent le moyen de reprogrammer les cellules vers différentes fonctions à l’aide d’acides nucléiques. Ces nano-aiguilles en silicone pourraient alors être un support vers des avancées remarquables dans le milieu de la génétique!
Ennio Tasciotti, co-président du Département de nanomédecine à l’institut de recherche méthodiste déclare de même : « Ceci représente une avancée de géant pour la délivrance de matériel génétique aux cellules et tissus comparé aux technologies existantes. En atteignant un accès direct au cytoplasme de la cellule, nous pouvons reprogrammer génétiquement les cellules à un incroyable niveau d’efficacité. Cela va nous permettre de personnaliser les traitements pour chaque patient, nous donner des possibilités infinies de détection, de diagnostiques et de thérapies. Et tout cela grâce à ces infimes structures qui sont plus de 1000 fois plus fines qu’un cheveu humain.»