Les mutilations sexuelles féminines recouvrent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée pour des raisons non médicales.
Elles sont classées en 4 catégories : la clitoridectomie, l’excision (qui consiste en une clitoridectomie avec excision des petites voire également des grandes lèvres), l’infibulation (c’est le rétrécissement de l’orifice vaginal par suture des petites et/ou des grandes lèvres empêchant toute pénétration sexuelle et ne laissant qu’un mince orifice pour uriner et évacuer les menstruations) et enfin tout autre intervention néfaste au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales.
On estime que 2 millions de filles environ risquent tous les ans d’en être victimes. Les zones concernées sont majoritairement l’Afrique mais aussi certains territoires d’Asie du Sud-Est. Ces mutilations sont pour la plupart infligées à des filles mineures violant ainsi les droits de l’enfant. Il s’agit d’une atteinte aux droits à la santé, à la sécurité, à l’intégrité physique voire du droit à la vie lorsque les conséquences sont mortelles.
Ces actes inhumains sont pratiqués dans des conditions d’hygiène lamentables et les conséquences médicales néfastes sont multiples. Une violente douleur accompagne la mutilation et des complications immédiates peuvent survenir comme de graves hémorragies, un tétanos, une septicémie. Et par la suite, des problèmes urinaires, des kystes, des ulcérations, des infections récidivantes, une stérilité, des complications puerpérales pour la mère et l’enfant.
Des désinfibulations peuvent aussi être infligées lorsque la femme se marie ou accouche et elle peut ensuite à nouveau subir une infibulation ce qui accroît les risques initiaux.
Les conséquences psychologiques sont aussi nombreuses, ces femmes vivent dans la peur et la douleur. Elles perdent confiance en leur entourage (souvent leur mère) et se sentent seules. Même si toutes les femmes qu’elles connaissent sont excisées, se plaindre est impossible. Le souvenir de la douleur est parfois si prégnant que la simple idée d’un contact sur cette zone du corps entraîne une douleur. Une petite étude a montré que l’incidence des troubles de stress post-traumatique est significativement plus élevée chez les femmes mutilées. Même si ces pratiques sont ancrées dans un cadre culturel, cela ne protège pas de l’apparition des troubles psychiatriques.
La lutte contre ces mutilations est très difficile car elles sont souvent enracinées dans des traditions anciennes motivées par des croyances immuables notamment la virginité prénuptiale en signe de pureté et la fidélité conjugale. Il s’agit d’encourager les femmes à résister aux actes sexuels « illicites » en diminuant leur libido et en leur imposant une crainte de la douleur. Dans ces populations elles sont considérées comme nécessaires à l’éducation. La perpétuation de ces pratiques repose notamment sur la pression sociale exercée en cas de refus.
La sensibilisation aussi bien internationalement que localement sur les dangers de tels actes. Mieux connaître les causes de ces mutilations pour mieux les éviter. Mieux orienter les victimes mutilées pour les prendre en charge efficacement et former les professionnels de santé aux soins physiques et psychologiques à prodiguer.
Il s’agit d’une « violence ayant entraîné une mutilation permanente », un délit passible de 10 ans d’emprisonnement et 150 000€ d’amende . Lorsque cela touche une mineure cela devient un crime passible de 15 ans de réclusion criminelle. Mais les actes sont rarement effectués en France, le rôle des soignants est donc de dénoncer toutes agressions sexuelles constatées sur un mineur. Le chirurgien Pierre Foldes et l’urologue Jean-Antoine Robein ont mis au point il y a 20 ans une technique chirurgicale de réparation complète du clitoris qui supprime notamment la douleur latente laissée par la cicatrice. En France, 3 000 femmes ont bénéficié de cette technique depuis qu’elle existe et elle est remboursée par la sécurité sociale depuis 2004.