La croissance des léiomyomes est hormono-dépendante : ils augmentent avec le taux d’hormones stéroïdes, notamment celui d’oestrogènes, qui peut varier physiologiquement au cours de la vie d’une femme.
Les agonistes de la GnRH (gonadolibérine) permettent de réduire le volume des fibromes, en réduisant le taux d’oestrogènes. C’est néanmoins un médicament avec de nombreux effets indésirables (pseudo-ménopause) et qui n’a une efficacité que limitée dans le temps.
L’acétate ulipristal offre des résultats plus intéressants. Ce médicament est un médicament hormonal de la classe des SRPM (modulateurs sélectifs des récepteurs de la progestérone). Ce médicament, connu en France sous le nom commercial EllaOne (« pilule du surlendemain »), est indiqué comme contraception d’urgence. Depuis 2012, elle est prescrite sous le nom Esmya pour le traitement pré-opératoire des fibromes utérins. Il a une action directe sur les fibromes en réduisant leur taille, en inhibant la prolifération cellulaire et en entraînant l’apoptose des cellules tumorales.
Sont également prescrits des traitements symptomatiques, qui n’ont pas d’effets directs sur le fibrome mais sur la régulation du cycle menstruel, les douleurs, la constipation, l’anémie, etc.
Cependant, le traitement principal des fibromes utérins reste chirurgical.
Chirurgie radicale : l’hystérectomie, dont les fibromes utérins sont la première cause, est une chirurgie radicale avec une efficacité de 100%. Elle peut être partielle ou complète. C’est néanmoins une opération à éviter, surtout pour les femmes en âge de procréer avec un projet parental… Cette solution est donc à réserver aux cas les plus complexes,.
Chirurgie conservatrice : la myomectomie est une chirurgie conservatrice. Elle consiste en une résection sélective du ou des fibromes. Contrairement à l’hystérectomie, elle permet d’éventuelles grossesses ultérieures. L’ablation chirurgical peut se faire par laparotomie, par coelioscopie (pour les fibromes sous séreux), par voie vaginale (plus rare) ou encore par hystéroscopie. Il existe néanmoins 15% de récidives pour ce type de chirurgie.
L’embolisation du fibrome utérin (ou EFU) consiste à priver d’oxygène un fibrome, en occluant l’artère dont elle dépend, l’appauvrissant ainsi en sang. C’est une opération effectuée via la radiologie vasculaire interventionnelle, et sous contrôle radiologique permanent. On injecte via un cathéter des microbilles synthétiques (de 500 à 1000 µ de diamètre) qui bouchent les canaux des artères concernées.
C’est une technique développée depuis les années 90, comme alternative à la chirurgie. On observe moins de complications que lors des chirurgies, avec une bonne efficacité relative, sauf sur les gros fibromes.
Une technique récente a fait son apparition, il s’agit de la méthode des « ultrasons concentrés guidés par résonance magnétique » (ou MRgFUS). C’est un traitement non-invasif avec très peu de risques, et qui consiste à traiter le fibrome par des ultrasons à grande intensité, hautement concentrées, le tout guidé par IRM.
Toutes ces techniques peuvent également être associées avec un traitement médicamenteux pré-opératoire (comme l’ulipristal évoqué plus haut). La prise en charge thérapeutique dépend des symptômes, du type et de la taille du fibrome et de l’âge de la patiente.
Texte : esanum / sb
Photo : Jubal Harshaw / Shutterstock