Les bons résultats qu’affiche cette méthode convainquent de plus en plus les praticiens français qui lors de chirurgie exigeant une hospitalisation de longue durée, comme la prothèse des hanches ou du genou, ont désormais recours au RRAC.
« Moins “agressé”, donc “moins *immuno-déprimé*, le patient se sent mieux, se remet plus vite, et fait moins de complications », explique le Dr Karem Slim président de l’association GRACE (Groupe francophone de réhabilitation améliorée) et chirurgien au CHU de Clermont-Ferrand, qui applique la méthode depuis 2007.
Cette pratique consiste, en effet, à rendre les interventions chirurgicales plus simples: les patients ne doivent plus subir le lourd protocole qui est de mise avant toute opération d’importance. Ils ne sont donc plus obligés de jeûner 24 h avant l’intervention mais seulement 6h et et peuvent boire jusqu’à 2 heures avant. L’anesthésie est également beaucoup moins pesante. L’ensemble de ces nouveautés permettent ainsi au patient de recouvrir plus rapidement la forme.
En plus d’améliorer la qualité de vie du patient avant, pendant et surtout après les lourdes opérations, la méthode danoise a également séduit de nombreux centres hospitaliers pour sa réduction des coûts. Les personnes, ayant subi une chirurgie recouvrent, avec la RRAC, beaucoup plus vite et la durée d’hospitalisation dure ce fait beaucoup moins longtemps ce qui permet de grandes économies.
“Une fois que l’on a vu les résultats, on ne peut pas revenir en arrière”, assure Véronique Faujour, la responsable du service stratégie de la clinique Claude-Bernard, qui utilise cette méthode depuis 2012. “D’autant que la réduction des durées de séjour et la diminution des complications entraînent des économies pour le système de santé”, poursuit-elle. Les chiffres parlent en effet d’eux mêmes car, selon elle, “la durée moyenne des séjours a baissé de 2 jours en deux ans”, ce qui a permis à la clinique de réaliser “des économies de 200 000 euros.”
L’assurance maladie suit évidemment de très près cette RRAC qui combine “la diminution de la durée de séjour, l’amélioration de la convalescence et de la qualité de vie du patient”.
Il faudra cependant attendre le rapport de la Haute autorité de santé au printemps 2016 qui explicitera dans ses conclusions si cette méthode peut être généralisée en France ou pas. Dans sa note préparatoire, elle parle déjà de la RRAC comme d’une méthode “prometteuse” qui doit désormais être évaluée par rapport à l’hétérogénéité des pratiques chirurgicales.
Texte : AFP / pg