“Les médecins sont passés de l’exaspération à la colère” déclarait le Président du Conseil National de l’Ordre des médecins, dans une interview accordée au journal Les Echos. Une colère provoquée par la nouvelle loi de santé de la Ministre de la santé Marisol Touraine. Les syndicats de médecins ont lancé à cette occasion un appel à la mobilisation, annonçant ainsi une fermeture des cabinets médicaux durant la dernière semaine de décembre. SML, Unof-Csmf, FMF et MG-France semble ne faire plus qu’un contre les mesures à venir, les uns appelant à un révision du texte les autres appelant à son retrait. Mais les syndicats ne sont pas les seuls à se faire du souci pour l’avenir de la médecine : les associations de médecins expriment elles aussi l’exaspération des professionnels de la santé, c’est notamment le cas de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) qui a appelé à une grève illimitée à compter du 22 décembre.
Selon un baromètre publié par le CNOM et Vidal, seulement 19,4% des médecin utiliseraient les réseaux sociaux à des fins professionnelles, parmi eux 83% seraient des utilisateurs de Facebook et 30,6% de Twitter. En naviguant sur ces réseaux sociaux, on constate qu’ils sont devenus les canaux priviligiés des médecins pour exprimer leurs mécontentement, crainte ou exaspération. En effet, si depuis plusieurs années, les médecins utilisent twitter pour rompre la solitude de leur cabinet et partager leurs anecdotes, sentiments ou expériences, ils sont de plus en plus souvent l’occasion d’exprimer un mécontentement commun.
Ainsi depuis octobre des hashtags tels que : #médecinsencolère, #internesencolère, #loisanté, #tierspayant, #ensemblecontrelaloisanté ou encore #nonégo, pullulent sur Twitter et sont l’occasion pour les professionnels de s’exprimer et débattre. Une fonction de recherche permet de consulter tous les tweets qui ont été publiés avec le même hashtag sur le réseau social. Une façon de se faire une idée de ce que les autres “twittos” absents de la liste d’abonnés pensent d’un même sujet. Twitter est le réseau viral par excellence : les tweets sont twittés et retwittés et il devient difficile de ne pas avoir vent de ces hashtags de protestation.
L’Union Française pour une Médecine Libre est particulièrement active sur les réseaux sociaux. À l’origine du hashtag #nonego, son Président est le premier à rappeler la nécessité de ne pas négocier avec le gouvernement. Professionnels mais aussi patients sont mis à contribution, publiant ainsi des photos d’eux marquées d’un “Je dis non à la loi santé ! Et vous ?”. Ce message clair l’est d’autant plus qu’il ne se cantonne pas un public de “spécialistes” mais à un public bien plus large composé non seulement de médecins mais aussi de professionnels de la santé (infirmières, aides-soignantes…), patients et bien évidemment médias.
Si les syndicats et associations sont actifs sur les réseaux, il serait bien réducteur de se limiter à leur présence sur les réseaux. En effet, les professionnels sont nombreux à ne pas être ni sydiqués ni membres associatifs. Mais cela ne les empêchent pas de s’exprimer. On remarque ainsi qu’ils sont nombreux à ne pas forcèment partager ni le point de vue ni les positions de leurs représentants. La grève de fins d’année est remise en cause, non pour le message qu’elle transmet mais pour les dates choisies.
Somme toute, les réseaux sociaux et Twitter en particulier permettent un échange des professionnels de la santé. Les méthodes et points de vue divergent mais une donnée reste constante : les médecins, soucieux de leur avenir ont appris à maîtriser des réseaux qui leurs permettent de communiquer et partager leur mécontentement face à la loi santé de Marisol Touraine.
Texte : pg
L’esanté et la télémédecine font partie des enjeux principaux de la pratique médicale actuelle. Patients et soignants y ont recours, sans toujours en connaitre les enjeux ou risques, c’est pourquoi la rédaction d’esanum en a fait un thème central. Les autres articles sur l’esanté et la télémédecine sont à découvrir : ici !