“Concernant la santé, les institutions de l’Union européenne ont récemment réaffirmé leur adhésion aux valeurs d’universalité, d’accès à des soins de qualité, d’équité et de solidarité (…) Dans la pratique, ces mots demeurent encore trop souvent des promesses”, ont critiqué les membres de l’organisation non gouvernementale.
Dans leur rapport, Médecins du Monde affirme ainsi que le “mythe” de la migration pour raison médicale n’est qu’un leurre et qu’au contraire ces soins d’urgence sont de moins en moins prodigués par les États membres. Cela est d’autant plus fort que les besoins augmentent constamment, notamment dans les pays ayant subi de plein fouet la crise économique. Dans des contextes d’austérité et restriction budgétaire, les plus pauvres sont en première ligne et ces derniers sont souvent contraints de faire l’impasse sur leur santé.
La sonnette d’alarme est de ce fait tirée par Médecins du Monde qui s’est basé sur des consultations médicales concernant 22 171 personnes dont 78% sont immigrées et non d’origine européenne. Suite à cette enquête, Médecin du Monde a constaté que les femmes enceintes et les enfants étaient ceux qui se trouvaient dans des situations médicales les plus critiques puisque la moitié des futures mamans n’ont pas pu bénéficier d’une consultation prénatale avant d’effectuer celle organisée par l’ONG.
Concernant les enfants, les chiffres montrent qu’un tiers d’entre eux n’avaient pas été vaccinés contre la rougeole, la rubéole ou encore les oreillons, des traitements normalement administrés à tous les enfants européens. Enfin, une grande partie des patients consultés par Médecins du Monde ont affirmé ne pas avoir de couverture sociale.
L’organisation non gouvernementale démontre ainsi que la santé n’est plus ou n’a jamais réellement été la première raison de la migration alors qu’il est l’argument principal avancé par les gouvernements pour limiter leurs promesses de rendre l’accès aux soins plus équitable et solidaire.
Source et photo : AFP