La HAS a expliqué que : “L’objectif est de favoriser un accès équitable et juste à la liste d’attente, sur des critères scientifiques, pour offrir à chaque malade une chance d’obtenir un greffon”. Elle a analysé la situation et relever que les pratiques d’inscription sur les listes d’attente varient fortement entre les régions, avec des délais d’inscription beaucoup trop longs par endroits.
Selon elle certains refus d’inscription ne sont pas toujours justifiés et des patients peuvent ainsi se voir refuser l’inscription en raison de leur âge ou de maladies telles que le diabète ou l’obésité. Plus surprenant encore, les femmes ont 30% de chance en moins que les hommes d’être inscrites sur la liste d’attente “à âge, maladies associées et statut professionnel égaux”. Le taux de femmes présentant une insuffisance rénale terminale est sensiblement moins important que celui des hommes. La HAS note par ailleurs que trop peu de patients (environ 15%) sont inscrits sur la liste d’attente de manière précoce, avant d’être dialysés.
En France, quelque 76.000 personnes souffrent d’une maladie rénale au stade terminal et 56% d’entre eux sont sous dialyse tandis que 44% ont bénéficié d’une greffe de rein. La greffe rénale est en terme d’espérance de vie un traitement plus efficace que la dialyse (12 ans en moyenne contre cinq ans chez les patients dialysés).
Néanmoins, le nombre de nouvelles greffes rénales réalisées annuellement reste largement insuffisant et ne suffit pas à répondre à la demande.
Ainsi, selon des chiffres de l’agence de la biomédecine en 2014, 3.232 greffes rénales ont été réalisées en France dont 16% de greffes avec donneur vivant, sur des personnes âgées en moyenne de 52,7 ans. Les greffons sont attribués aux receveurs grâce à un barème de points, qui tient compte de l’ancienneté d’inscription sur la liste mais également d’autres caractéristiques (âge, groupe sanguin, distance géographique avec le greffon disponible…).
Dans ses recommandations, la HAS estime qu’à l’avenir, les patients de moins de 85 ans, qui ne présentent pas certaines contre-indications, devraient pouvoir être inscrits sur la liste d’attente, tout comme les diabétiques ou de la grande majorité des obèses à l’exception de ceux présentant une obésité morbide extrême. Le nombre de patients non inscrits sur la liste d’attente de greffe rénale, qui répondent aux nouveaux critères est évalué à 1.800 par la HAS.
L’an dernier, 4.695 personnes ont été inscrites sur la liste d’attente.
31% des patients sont greffés dans la première année, 39% entre un et trois ans et 15% après cinq ans.
Texte : AFP / pg
Photo : AFP