Le virus du sida pourrait en effet connaître un rebond : avec un taux d’infection en augmentation et surtout une population mondiale de plus en plus nombreuse, la propagation du virus risque de s’accroître si les traitements étudiés à l’heure actuelle ne bénéficient pas de plus de budget. “Les cinq prochaines années offrent une opportunité fragile pour accélérer la réponse à l’épidémie de sida et y mettre fin d’ici 2030”, s’est exprimé le directeur général de l’Onusida Michel Sidibé.
Les espoirs de réduire considérablement l’infection et sa transmission reposent aujourd’hui avant tout sur les médicaments antirétroviraux qui ne guérissent pas mais permettent de sauver de nombreuses vies. L’ Afrique du Sud a, par exemple, connu en 2005 sa première augmentation d’espérance de vie depuis 1997. “De 2001 à 2013, l’incidence annuelle des infections dues au VIH a diminué de 38 %, passant de 3,4 millions en 2001 à 2,1 millions en 2013”, indique le rapport.
Les chiffres pour les enfants montrent également une amélioration entre les années 2002 et 2013 durant lesquelles la maladie a diminué de 53 %. En 2002, pas moins de 580 000 enfants révélaient être touchées par le sida alors que 10 ans après, le nombre de nouveaux cas serait descendu à 240 000.
Cette nette amélioration de la situation pourrait ne pas durer, puisque le nombre de personnes en âge d’avoir des rapports sexuels est en constante augmentation et ce sont autant de jeunes qui peuvent être touchés par la maladie. Afin de faire en sorte que 2030 soit l’année des bonnes nouvelles concernant la propagation du sida, les médecins-chercheurs préconisent un élargissement des traitements à longue durée et de redoubler d’actions préventives. Le principal souci est l’argent, que l’ONU doit mettre à disposition pour atteindre ces objectifs. Le rapport indique : “Il faudra 36 milliards de dollars chaque année pour atteindre l’objectif des Nations unies pour 2030”, alors qu’ actuellement seuls 19 milliards de dollars (17 milliards euros) par an sont consacrés à la lutte contre le Sida”.
De même que pour les états africains, qui sont les plus touchés par cette maladie, l’effort budgétaire devrait monter à 2,1 % du produit intérieur brut et au moins un tiers des dépenses dédiées à la santé publique.
En 2013, les personnes atteintes du Sida et décédées des suites du virus étaient encore de 1,5 millions alors qu’ environ 35 millions d’individus étaient porteurs de la maladie sans le savoir.
Texte: APF / pg