Selon le secrétaire de l’ONU : “Le monde a atteint l’objectif 6 du Millénaire pour le développement. L’épidémie a été enrayée et inversée”. Pour appuyer ses propos, il a ainsi annoncé une série de chiffre démontrant l’effondrement des nouvelles infections entre 2000 et 2014. Ces dernières ont baissé de 35,5 % pour les adultes alors que pour les enfants, le rapport évoque une diminution de 58 % des nouveaux cas. De plus, il est, grâce aux traitements antirétroviraux qui se sont développés ces dernières années, de plus en plus possible de vivre longtemps avec le Sida. Ainsi les décès liés au virus ont diminué de 41 %. Le nombre de personnes infectées ayant aujourd’hui accès à ces traitements est passé de 1 million en 2001 à 15 millions en 2015.
Le prochain objectif fixé par l’Onusida est d’enrayer l’épidémie d’ici à 2030 ce que Ban Ki-moon a qualifié d’ « ambitieux » mais pas « irréaliste ». Pour cela, l’Organisation des Nations Unies préconise un investissement de 32 milliards de dollars par an jusqu’à 2020. Actuellement cette somme avoisine les 21,7 milliards, une grande partie provenant des États-Unis.
L’objectif 90-90-90 d’ici à 2020
Afin de gagner cette bataille contre le Sida, des objectifs intermédiaires ont également été adoptés par l’ONU. Celui appelé de « 90-90-90 » a pour but de lutter sur trois fronts. Celui du dépistage, ainsi d’ici à 2020, 90 % des personnes infectées doivent être en mesure de le savoir, celui du traitement, parmi l’ensemble des contaminés par le virus, 90 % d’entre eux devront pouvoir être traités et pour finir, ceux ayant pu se faire soigner devront à 90 % démontrer que leur charge virale a été supprimée et par conséquent ouvrir la voie à la guérison totale du Sida.
Mais pour atteindre ces objectifs, l’ONU demande à ce que la fabrication des antirétroviraux soit ouverte à toutes les sociétés en mesure de le produire ce qui permettrait un abaissement du coût des traitements jusqu’ici délivrés seulement par deux entreprises. Il en va de même pour les outils de diagnostic. Ce marché est dominé par deux laboratoires pharmaceutiques qui ne permettent donc pas la libre concurrence sur ces produits pourtant essentiels à la lutte contre la maladie.
Les pays les plus touchés, comme le Nigeria, l’Afrique du Sud ou encore l’Ouganda, sont ceux ayant le moins de moyens pour vaincre la progression de l’épidémie et l’accès à ces moyens de lutte contre la maladie leur est encore difficile. Cela explique également que la moitié des nouvelles infections ont été détectées dans cette partie du continent africain. Les autorités sanitaires ont alerté sur le phénomène de recrudescence du virus dans la région Asie-Pacifique, comptant environ 5 millions de personnes infectées, avec une progression de nouveaux cas de 3 % notamment en Chine, Inde et Indonésie.
Mais cela devrait s’inverser également pour ces parties du monde les plus affectées puisque l’ONU a annoncé qu’il y a de grandes chances pour qu’un vaccin voit le jour dans la prochaine décennie ce qui lui permettrait de respecter son objectif d’ici à 2030; la victoire contre l’épidémie du Sida.
Texte : AFP / pg