Depuis 2011 le bisphénol A est banni de la production des biberons européens, mais début 2015 l’EFSA a annoncé que l’exposition à la substance ne présentait “pas de risque pour la santé des consommateurs” et ce malgré les appels à une interdiction de cette matière, considérée comme un perturbateur endocrinien. Cette décision avait alors mis la France en porte-à-faux, au moment où elle mettait en application une interdiction généralisée à tous les contenants alimentaires de cet antioxydant et plastifiant.
Ce mardi, l’EFSA, agence européenne indépendante, a déclaré qu’elle mettait “en place un groupe de travail composé d’experts internationaux pour évaluer de nouveaux éléments scientifiques sur les effets potentiels du bisphénol A (BPA) sur le système immunitaire”. Ces données nouvelles sont issues d’un rapport de l’Institut national néerlandais pour la santé publique, qui analyse deux études sur les effets prénataux et périnataux du bisphénol A sur le système immunitaire et “recommande de promouvoir la recherche sur des alternatives au BPA et de conseiller aux consommateurs de réduire leur exposition”, selon l’EFSA.
À la demande des Pays-Bas, l’EFSA a décidé d'”examiner spécifiquement la toxicité du BPA pour le système immunitaire à la lumière de ces nouveaux éléments” ajoutant que “Ces études n’avaient pas encore été publiées” lorsque l’EFSA a publié sa dernière évaluation des risques du BPA.
Début 2015, l’agence européenne avait préconisé de diviser par douze le seuil de sécurité pour l’exposition humaine à cette substance, cependant l’exposition humaine réelle au bisphénol A est “de trois à cinq fois inférieure” à ce nouveau seuil, jugé “sans danger”, avait-elle indiqué. Des “incertitudes sur les effets sanitaires potentiels du BPA sur la glande mammaire ainsi que sur les systèmes reproductif, métabolique, neurocomportemental et immunitaire” avaient alors été annoncées. Ces effets, ainsi qu’une possible incidence sur le développement de cancers, “sont considérés comme peu probables mais n’ont pas pu être exclus”, avait-elle ajouté.
La France avait critiqué cet avis, la ministre française de l’Ecologie, Ségolène Royal, s’interrogeant alors sur “le poids des lobbies” dans la publication de l’EFSA, créée en 2002 après une série de crises alimentaires.
Texte : AFP / pg
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