Tout commence par un message diffusé dans une newsletter à ses membres. Le Syndicat National des Gynécologues y demande à ses membre d'être « prêts à arrêter la pratique des IVG ».
Et ce n’est pas le premier coup d’éclat de ce syndicat. Déjà en septembre dernier, son président Bertrand de Rochambeau déclarait sur la chaîne TMC qu’il avait renoncé à pratiquer l’IVG, car il s’agissait selon lui « d’un homicide ».
Mais cette brutale déclaration est en réalité une provocation destinée à attirer l’attention des médias, afin de rencontrer au plus vite la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
En cause, le vote d’un amendement au projet de loi santé, toujours en discussion au parlement, à propos des fonds d’assurance des médecins gynécologues.
« Le fonds de garantie créé en 2012 pour couvrir les trous de garantie des assurances qui sont plafonnées ne concerne pas la période entre 2002 et 2012 », explique le Dr Marty, ancien président du syndicat.
Or « une quinzaine de gynécologues n’ont pas de couverture pour la part de leur condamnation (dans le cadre de sinistres graves liés à la pratique de leur profession ndlr) qui dépasse le plafond », indique la newsletter publiée par le Syngof. Et parfois « les sommes peuvent atteindre des 10 -12 millions d’euros », poursuit Jean Marty. Et « alors que le ministère nous avait promis de régler le problème avec la loi de santé, il nous a annoncé que celui-ci serait traité à la fin de l’année », précise-t-il.
Une revendication qui n’a donc aucun rapport avec l’IVG !
Ce chantage a provoqué de nombreuses réactions, à commencer par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui a déclaré « qu’en aucun cas une telle prise en otage des femmes ne peut servir de levier de négociation ou de médiatisation de ce dossier que le ministère suit de très près ».
L’Ordre des Médecins, de son côté, a sévèrement condamné l’attitude du syndicat national des gynécologues via un communiqué de presse où il explique que, « quelles que soient les revendications des médecins adhérents au Syngof quant à leur couverture assurantielle, ils ne sauraient à ce seul motif mettre en difficulté des femmes, en se retirant de soins auxquels la loi leur donne accès. »