C’est une étude anglaise qui nous invite à parcourir les mythiques 42,195 kilomètres. Les chercheurs ont évalué la distensibillité - capacité d’un organe à se distendre - de l’aorte thoracique chez 138 personnes qui s’apprêtaient à préparer le marathon de Londres.
En bonne santé, mais sans entrainement préalable, ces personnes âgées de 21 à 69 ans (dont 51% de femmes) ont couru entre 10 et 20 km par semaine pendant 6 mois. 2 semaines après leur marathon, la distensibilité de leurs aortes descendantes proximales avait augmenté en moyenne de 9%, celle de leurs aortes descendantes diaphragmatiques de 16%.
Pour les chercheurs, cette amélioration de la rigidité aortique résulte à la fois de la baisse de la pression sanguine (diminution des pressions centrales systolique et diastolique de 4 mmHg et 3 mmHg) et de changements structurels de l'aorte descendante. Cependant, tous les segments de l'aorte thoracique n'ont pas montré une meilleure élasticité : la distensibilité de l’aorte ascendante est restée inchangée.
Pour les participant.e.s, l’amélioration correspond à un gain de 4 années «d’âge aortique». Ce bénéfice est plus marqué chez les hommes, les coureurs plus âgés, ceux qui sont plus «lents» et ceux qui ont une pression artérielle plus élevée. D’après les chercheurs, si ces effets s'avéraient durables l’impact positif sur le myocarde, les reins, le cerveau et plus généralement sur les affections liées à l'âge serait conséquent.
Seul bémol, l'étude des seuls marathoniens en bonne santé exclut la généralisation des résultats aux personnes hypertendues et à celles qui n'ont pas terminé la course. En outre, ils ne disposaient d'aucune information sur l'intensité, la fréquence et le type d'exercice entrepris par chaque personne.
Mais le message est clair : il n’est jamais trop tard pour tirer bénéfice d’un tel entrainement. Il est possible de modifier le processus de vieillissement, quel que soit son âge et son rythme !
Source :
Bhuva AN, et al. Training for a first-time marathon reverses age-related aortic stiffening.
J Am Coll Cardiol 2020; DOI: 10.1016/j.jacc.2019.10.045