Comme le précise la fédération France ADOT, plus de 21 000 patients espèrent chaque année recevoir un organe. Moins du tiers sont réellement greffés et plus de 500 décèdent avant d’être appelés. Bien qu’en dix ans le nombres de greffes a augmenté, le nombre de refus de prélèvement est également à la hausse. La raison principale : la méconnaissance des lois par le public qui pourtant améliorent les conditions médicales, juridiques, sociales et morales.
Depuis le 1e janvier 2017 un nouveau décret renforce la loi qui présume que tout individu est donneur d’organes, sauf s’il a exprimé son refus de donner de son vivant, « soit en informant ses proches, soit en s’inscrivant sur le registre national des refus » souligne l’agence de la Biomédecine qui donne des informations très complètes sur son site dédié aux dons d’organes.
Bien que ce nouveau décret devrait en principe augmenter le nombre de donneurs et donc de greffes, la réalité est toute autre. Comme l’explique Marie-Claire Paulet, Présidente de France ADOT : « Les coordinateurs ne se voient pas prélever quelqu’un qui n’est pas inscrit sur le registre des refus, sans en parler aux familles. C’est impossible ! ».
La loi ne change donc pas grand chose et la décision de prélèvement d’organes revient toujours aux familles ou aux proches de la victime en état de mort encéphalique, mort irréversible du cerveau.
Actuellement on enregistre « 33,7 % de refus, un taux qui a augmenté depuis 25 ans » comme l’explique Marie-Claire Paulet. L’une des explications de cette réticence, c’est la méconnaissance des personnes sur le sujet. De nombreuses rumeurs infondées et une confusion entre le don d’organes et le don du corps à la science n’ont fait qu’accroître ces refus.
A l’occasion de la journée nationale de réflexion sur le don d’organes, France ADOT mobilise plus de 1 500 bénévoles qui se relaierons partout en France le 22 et 24 juin dans de nombreux points en région pour informer et sensibiliser la population au don d’organes. Une décision qui peut sauver des vies au-delà du drame de la mort d’un proche.
Marie-Claire Paulet rappelle que France ADOT « distribue toujours une carte de donneur qui n’a aucune valeur juridique, elle n’en a jamais eu, mais cette carte de donneur est un signe d’une prise de position. Quand on trouve cette carte dans la poche de quelqu’un, la famille est soulagée ».