La diabète est une maladie caractérisée par l’incapacité à produire ou utiliser l’insuline. L’insuline est une hormone pancréatique servant à la régulation de la glycémie, en permettant au glucose sanguin de pénétrer dans les cellules. Sans cette hormone, la taux de glucose sanguin devient incontrôlé et provoque une hyperglycémie.
Un diabète est caractérisé par une glycémie supérieure à 1,26 g/L à jeun ou 7 mmol/L. Les analyses d’urines mettent en présence une glycosurie, c’est-à-dire un taux de glucose franchissant le seuil de 1,8 grammes.
Le diabète de type 1 a une étiologie principalement génétique. Elle touche les enfants, ou les patients de moins de 20 ans en général. La maladie est auto-immune dans 90% des cas, sinon idiopathique, et aboutit à la destruction des cellules bêta des îlots de Langerhans, chargées de la production d’insuline. Les patients sont incapables de produire cette hormone. Le diabète de type 2 est appelé d’ailleurs « diabète insulino-dépendant ». Le corps réagit par une production importante de corps cétoniques qui s’accumulent dans le sang, responsables de l’acidocétose. Le diabète de type 1 a une prévalence de 2,5 pour 1000 habitants en France. Le traitement principal est l’insuline.
Le diabète de type 2, « non-insulino-dépendant », quant à lui, touche plutôt les patients de plus de 40 ans, avec des facteurs de risque comme l’obésité, la sédentarité et l’âge. C’est le diabète principal, touchant 85 à 95% des diabétiques. Il est évitable avec un mode de vie sain, axé sur l’alimentation et l’exercice physique. L’hyperglycémie aboutit à des microangiopathies et macroangiopathies, risquant de créer des lésions sévères. Le corps est résistant à l’insuline, et va donc répondre par une hyperinsulinémie jusqu’à épuisement du pancréas, qui devient incapable de réguler la glycémie. C’est ainsi une maladie asymptomatique sur une longue période, pendant laquelle le dépistage reste donc essentiel. Sa prévalence est de 90 pour 1000 habitants, et est la cause directe de 1,5 millions de décès par an. Le traitement sera axé sur des règles hygiéno-diététiques. Dans tout les cas, il existe toujours une prédisposition génétique, qui a une part plus ou moins importante.
Les symptômes des diabètes sont une polyurie, une polydipsie, une polyphagie et une acidocétose.
Les complications sont nombreuses : ophtalmopathies (rétinopathie diabétique et cécité), asthénie chronique, maladies cardio-vasculaires, néphropathies, et amputations, à cause de la neuropathie dabétique qui trouble la sensibilité épicritique et profonde. Pour le diabète de type 1 on note également un amaigrissement malgré la polyphagie, et la présence d’acétone urinaire, donnant une haleine caractéristique au patient de « pomme reinette ».
En cas de dérèglement glycémique, le malade peut faire soit un malaise hypoglycémique, soit au contraire un coma hyperglycémique.
En France, on compte deux millions de diabétiques, trente millions en Europe. C’est donc un enjeu majeur de santé publique, surtout pour les pays industrialisés, les plus touchés. Il est aussi un enjeu économique : en 2007, en France, les coûts directs du diabète s’élevaient à treize milliards d’euros, sans compter les cinq millards de coûts indirects.
Un dépistage précoce du diabète permet une meilleure prise en charge, un meilleur traitement et donc un meilleur pronostic.
L’objectif du patient diabétique est de garder une moyenne glycérique inférieure à 1,40 g/L, une pression artérielle inférieure à 140/90 mmHg, un taux de triglycérides inférieur à 1,50 g/L et un taux de HDL supérieur à 0,35 g/L (pour les hommes) ou 0,40 g/L (pour les femmes). Il sera proposé un programme d’éducation thérapeutique pour une meilleure compréhension de la maladie. On prendra garde également à la prévention de l’ulcération des pieds, source majeure des amputations, et le dépistage précoce des rétinopathies.
On ne saura qu’insister sur l’importance de la réduction des facteurs de risque, pour éviter l’apparition de la pathologie. Une alimentation équilibrée avec régime alimentaire adapté et de l’exercice physique régulier permettraient d’éviter 80% des diabètes de type 2. La prévention du diabète passe également par la prévention du tabac et de l’alcool, deux des grands facteurs de risques.
Cette journée mondiale est donc l’occasion de rappeler à quel point le diabète est une maladie endémique, et potentiellement grave. L’OMS prédit 438 millions de cas dans le monde en 2030, soit 7% de la population mondiale. Or, un mode de vie sain permettrait d’éviter la majeure partie des diabètes. Ce sera donc en insistant sur la prévention et le dépistage précoce de cette maladie que l’on pourra espérer un jour renverser la tendance et faire reculer le diabète. Il est donc primordial de sensibiliser les populations à cet enjeu important de santé publique.
Texte : esanum / sb