Le dermascanner, une évolution dans la détection précoce du mélanome.

Le mélanome est un cancer malin de la peau très redouté, car il infiltre très rapidement les tissus sous-jacents pouvant donner multiples métastases rapidement ; plutôt que de seulement s’étaler sur la peau, les mélanocytes cancéreux croissent en profondeur dans la verticalité. Son pronostic dépend donc de la rapidité de son diagnostic ; pour se

Le mélanome est un cancer malin de la peau très redouté, car il infiltre très rapidement les tissus sous-jacents pouvant donner multiples métastases rapidement ; plutôt que de seulement s’étaler sur la peau, les mélanocytes cancéreux croissent en profondeur dans la verticalité. Son pronostic dépend donc de la rapidité de son diagnostic ; pour se faire une meilleure idée du pronostic lors de la détection du cancer et son exérèse chirurgicale, on utilise l’indice de Breslow, qui évalue le taux de survie à 5 ans en fonction de l’épaisseur de la lésion cancéreuse (<1 mm : 91-95 % ; >4mm : 45 %).

Cependant, sa détection par les médecins et patients eux-mêmes est loin d’être aisée. En effet, un patient peut présenter jusque plusieurs centaines de petites « tâches » pigmentées sur sa peau, par l’activité mélanocytaire, sans caractère cancéreux. Pour différencier un mélanome à première vue, on se sert alors des critères cliniques ABCDE : A = asymétrie ; B= bordures irrégulières ; C= couleur hétérogène ; D = diamètre  >6mm ; E= évolutivité. Puis le médecin dermatologue peut avoir recours à un « dermatoscope » (microscope particulier pour l’étude dermatologique sur le patient). Mais cet examen reste alors assez subjectif et incertain.

Or, il se pourrait que bientôt, la détection des mélanomes devienne beaucoup plus sûre et systématique, par une nouvelle technologie : le dermascanner. En effet, une équipe de recherches du Fraunhofer-Instituts für Fabrikbetrieb und -automatisierung IFF a développé un scanner dermatologique, le dermascanner,  avec la coopération  du département dermatologique du CHU de Magdebourg ainsi que les partenaires Dornheim Medical Images GmbH et Hasomed GmbH.

Ce dermascanner fusionne les données 2D du scanner avec des données de mesure en  3D sur une centaine d’images, de coupes, afin de d’évaluer la surface corporelle de façon dynamique. Il peut objectiver des modifications d’aspect de l’ordre du demi-millimètre !  Le patient est conduit dans un lieu où la lumière est calibrée et homogène afin d’éviter les biais à la mesure, puis sa peau est scannée dans plusieurs positions différentes. Cette technologie permet ensuite d’évaluer toute la surface corporelle et de la comparer à un examen antérieur grâce à son stockage de données et l’analyse qu’elle réalise en y confrontant les données récentes.

Cette invention, qui a été récompensée par le prix Hugo-Junkers 2014 pour la recherche et l’innovation en Saxe-Anhalt (Allemagne), constitue alors une petite révolution dans la détection précoce des mélanomes, qui pourront être pris en charge beaucoup plus tôt et donc avec de meilleures chances de survie. Pour l’instant, les premiers prototypes ont été réalisés. Ne manquent plus que les investisseurs afin de pouvoir produire ces dermascanners à plus grande échelle…

pg