Depuis deux ans que je suis député des Français de l’étranger, je n’avais jamais entendu parler d’incidents touchant les universités proposant un cursus francophone de médecine en Roumanie et qui accueillent plusieurs milliers de Français souvent suite à un échec à l’issue de la PACES (Première année commune aux Etudes de Santé).
J’ai été contacté il y a de cela quelques mois par l’université de Iasi pour un problème de reconnaissance de diplôme mais aucunement pour des cas aussi tragiques que ceux vécus à l’Université de Cluj ces dernières semaines.
Empêcher l’accès au programme SIDES est une violation évidente du droit communautaire. On ne peut pas dans un même temps encourager la libre circulation des jeunes, étudiants compris au sein de l’Union européenne et en même temps avantager ceux qui sont restés sur le territoire national en leur donnant accès à une source interdite à d’autres.
Le législateur européen a été plus vite que le changement de mentalité en rédigeant la directive 2005/36/CE relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles. Certains pensent encore dans notre pays qu’un médecin est moins compétent après avoir suivi son cursus en Roumanie. Il serait temps que les mentalités changent et ce pour le bien de tous. Je ne vois que deux solutions pour stopper le désert médical qui est en train de recouvrir petit à petit le monde rural dans l’hexagone : soit on suspend le numérus clausus qui limite le nombre d’étudiants ou bien alors on fait tout notre possible pour que les étudiants arrivés à la fin de la sixième année aient les mêmes chances de réussite au moment de passer les ECN Epreuves Classantes Nationales.
De par ma fonction singulière de député représentant les Français de l’étranger a fortiori de Roumanie, je suis sans doute l’élu du Palais Bourbon le plus au courant de la situation à Cluj. J’ai informé mes collègues du Groupe d’Amitié France-Roumanie de l’Assemblée nationale et suis en contact avec l’un des secrétaires de ce groupe d’amitié, Yannick Moreau, député de Vendée. Mon collègue s’intéresse beaucoup à la Roumanie et connait très bien ce pays de ma circonscription. Le fait que son épouse soit citoyenne de ce pays y est certainement pour quelque chose.
Dès que j’ai été informé des deux cas de suicide, j’ai pris l’attache de notre consul honoraire à Cluj, Monsieur Pascal Fesneau ainsi que de notre ambassade à Bucarest. Notre poste diplomatique m’informe très régulièrement des actions réalisées sur place. Je tiens d’ailleurs à remercier Monsieur l’Ambassadeur François Saint-Paul, Madame la Première Conseillère Catherine Suard ainsi que Monsieur Benoît Bavouset, Directeur de l’antenne régionale de l’Institut français pour leur action sur place.
Après ma rencontre avec le papa d’une des victimes, j’ai alerté le Ministère de Laurent Fabius. J’ai également discuté avec Harlem Désir, Secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes. Pour mesurer le malaise qui règne au sein de la communauté estudiantine française de Cluj et pour tenter de répondre aux interrogations des étudiants, je me rendrai très bientôt auprès d’eux. Je compte également rencontrer la direction de l’Université. Une fois rentré, je serai en mesure d’œuvrer en tant que Député des Français de l’étranger et ainsi apporter des réponses à nos jeunes compatriotes qui décidèrent de tout quitter pour suivre leur cursus à l’autre bout de l’Europe.
Texte : pg
Notre série : “Faire ses études de médecine à l’étranger”.
De nombreux Français quittent la France pour faire leurs études de médecine à l’étranger, pourtant l’expatriation n’est pas toujours évidente, en témoignent les événements récents, qui ont eu lieu à CLUJ en Roumanie. Nous avons contacté différents acteurs de la scène médicale ou politique afin d’en apprendre plus sur cette réalité.
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